Le coût pour s'assurer contre un défaut de paiement du groupe britannique BP a atteint des sommets mercredi, alors que la société reste sous le feu des critiques aux États-Unis.

Le coût de son CDS («credit default swap») à cinq ans, contrat d'assurance au cas où la société ferait défaut à cet horizon, est monté jusqu'à 625,3 points de base (soit 6,253% du montant de la dette concernée) mercredi, selon des données transmises par la société spécialiste de l'information sur le crédit CMADataVision, contre 506,1 points de base mardi.

Le contrat à cinq ans est toutefois redescendu à 589 points de base vers 17H40 GMT, après la publication d'informations selon lesquelles le groupe a accepté de placer 20 milliards de dollars sur un compte bloqué destiné à dédommager les victimes de la marée noire dans le golfe du Mexique.

Le président Barack Obama recevait mercredi matin à la Maison Blanche les dirigeants de BP pour les sommer notamment d'indemniser des victimes de la marée noire.

Mercredi, l'agence de notation financière Fitch avait abaissé de six crans de la note de crédit à long terme.

«On est en train de voir une offensive politique contre une compagnie, offensive qui est en train de la détruire. L'acharnement détruit sa base de capitalisation boursière. C'est de bonne guerre que les gens exposés à la dette de BP essaient de se protéger et achètent des CDS», a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Le 22 avril, jour où une plate-forme pétrolière que le groupe exploitait a sombré dans le golfe du Mexique, le CDS à cinq ans avait fini à 42,7 points de base.

Pour un investisseur, se protéger des risques de défaut de la dette de BP coûtait donc environ 16% de plus mercredi que la veille, et près de 13 fois plus cher que deux mois auparavant.