L'Espagne doit appliquer «au plus vite» des mesures d'ajustement économiques pour permettre la sortie de crise, a estimé mercredi le gouverneur de la Banque d'Espagne Miguel Fernandez Ordoñez.

«Il existe encore d'importantes mesures d'ajustement qui doivent être appliquées, au plus vite, pour éviter d'entraver la reprise», selon un discours de M. Ordoñez dont l'AFP a obtenu copie.

«Je fais référence en particulier au besoin de terminer l'absorption de l'excès de capacité de construction résidentielle, à la poursuite de l'assainissement du patrimoine du secteur privé et à l'amélioration de la compétitivité de l'économie espagnole», a-t-il expliqué.

«Parallèlement à cela, doivent être abordés les problèmes découlant de la crise économique: la chute de l'emploi et la détérioration des finances publiques», a poursuivi le gouverneur de la Banque d'Espagne.

L'Espagne est plongée dans la crise économique, avec un taux de chômage qui dépasse les 20% et subit de plein fouet depuis 2008 l'éclatement de sa bulle immobilière.

Les craintes internationales s'accumulent depuis quelques jours au sujet de la santé financière du pays et sur sa capacité de redressement économique, après un plan d'austérité, et malgré l'engagement de réformes structurelles sur le marché du travail et dans le secteur bancaire.

«Les nouveaux objectifs établis» par le gouvernement en terme de réduction des déficits «doivent impérativement être atteints, même si le scénario macro-économique est moins dynamique que prévu», a averti M. Ordoñez.

«Le programme de consolidation fiscale doit être accompagné de mesures structurelles pour permettre la croissance de l'économie selon son potentiel, ce dont dépend en grande partie la solidité des finances publiques» du pays, a-t-il poursuivi.

«Les signes de reprise sont encore très faibles et se basent en grande partie sur des facteurs de nature transitoire qui vont s'éteindre dans les prochains mois», a encore estimé M. Ordoñez.

«On peut s'attendre à ce que la reprise soit progressive et à ce que l'on mette un certain temps à atteindre un rythme d'expansion suffisant pour générer de l'emploi», a-t-il ajouté.

Dans son rapport annuel 2009 présenté mercredi, la Banque d'Espagne réclame par ailleurs une «réforme profonde des mécanismes d'embauche professionnelle».

Le gouvernement socialiste espagnol a approuvé, mercredi en Conseil des ministres, une réforme du marché du travail, jugée essentielle pour redynamiser l'emploi, mais contestée par les syndicats.

«La correction des inégalités issues du marché du travail a une importance primordiale. De cette réforme dépend en grande partie la capacité à gagner en compétitivité et à générer de l'emploi», a déclaré M. Ordoñez.