Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a jugé mardi «étonnant et malheureux» le moment choisi par l'agence de notation financière Moody's pour dégrader la note de la Grèce, qui selon lui a pris des mesures pour stabiliser ses finances publiques.

«Cette décision arrive à un moment assez étonnant et malheureux, suite à l'accord conclu sur un programme d'ajustement macro-économique entre la Grèce, la Commission, la BCE et le FMI», a observé M. Rehn devant le Parlement européen à Strasbourg.

«Les mesures adoptées par le gouvernement grec traduisent bien son engagement à réformer son système statistique, à stabiliser ses finances publiques et restaurer une croissance économique durable à long terme», a ajouté le commissaire.

La décision de Moody's «ne correspond pas du tout au rendement des obligations grecques et aux différentes conséquences négatives qui sont considérablement réduites depuis l'adoption de ce programme», a encore déclaré le commissaire.

L'agence de notation Moody's a abaissé lundi la note de la Grèce de quatre crans, de «A3» à «Ba1», la reléguant à son tour dans la catégorie spéculative pour un risque de non-remboursement de sa dette publique, mais Athènes a jugé cette sanction sans fondement.

M. Rehn a estimé «pas honnête de s'en prendre à la Grèce», un pays qui est selon lui «en bonne voie» vers l'assainissement de ses finances publiques. «Il faut reconnaître ses mérites et cesser de s'en prendre à ce pays», a-t-il martelé.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a également critiqué mardi l'abaissement «irrationnel» de la notation de la Grèce par Moody's, estimant que «les marchés financiers verront dans quelques mois qu'ils ont eu tort».

Les Européens avaient pris l'an dernier de premières mesures contre les agences de notation, qui à partir du mois de décembre devront être enregistrées pour exercer dans l'UE et respecter certaines règles de bonne conduite et de transparence si elles veulent conserver leur licence.

La Commission européenne a également proposé au début du mois de centraliser leur supervision en Europe, et doit faire avant la fin de l'année de nouvelles propositions allant encore plus loin, notamment pour améliorer la concurrence dans ce secteur dominé par trois acteurs: Moody's, Standard and Poor's et Fitch.