Le défi budgétaire auquel est confronté le Royaume-Uni est «gigantesque», estime l'agence de notation Fitch dans un rapport publié mardi, dans lequel elle estime qu'il faudra au pays adopter des mesures de réduction du déficit plus rapides que celles prévues par l'ancien gouvernement travailliste.

Fitch, qui publie ce rapport en amont du budget d'urgence présenté le 22 juin par le nouveau gouvernement de coalition Conservateur-Lib Dem, ne menace pas directement la note de crédit du pays, AAA, la meilleure possible à laquelle seule une poignée de pays ont droit.

Elle note cependant que l'augmentation du ratio de la dette dans le pays depuis 2008 «est plus rapide que dans aucun des autres pays notés AAA», et que «l'ajustement souhaitable est parmi les plus élevés des pays avancés». Elle note que le déficit public est environ «deux fois plus élevé qu'au cours des précédents épisodes de détérioration budgétaire dans les années 1970 et début 1990».

Elle encourage le nouveau gouvernement à adopter un rythme de réduction du déficit «plus ambitieux», avec des emprunts 1% moins élevés que prévu dans le budget d'avril 2010 de l'ancien gouvernement travailliste : «cela rapprocherait dans le temps le pic de la dette et définirait clairement l'abaissement de celle-ci à moyen terme», tout en «aidant à reconstruire un +espace budgétaire+, de quoi amortir de futurs chocs».

Elle note que parvenir à cela «seulement avec des baisses de dépenses impliquerait que celles-ci soient d'une ampleur sans précédent».

Le Royaume-Uni a actuellement le plus gros déficit des 27 pays de l'Union européenne, avec 156,1 milliards de livres sur l'année budgétaire achevée fin mars, soit 11,1% de son PIB.

Le Premier ministre David Cameron a d'ores et déjà prévenu qu'il y aurait des mesures «inévitablement douloureuses» dans le budget d'urgence du 22 juin.