Les économies les plus puissantes au monde doivent procéder aussi rapidement que possible à une réforme de leurs systèmes bancaires afin d'éliminer l'incertitude entourant les institutions qui se remettent des ravages provoqués par le récent effondrement financier, a affirmé lundi le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty.

«En toute franchise, nous devrions chercher à accélérer les réformes financières», a déclaré le ministre à des journalistes avant de prononcer un discours à Toronto, un jour après que des responsables eurent convenu que l'adoption d'une taxe bancaire internationale n'était pas la bonne façon de régler le problème.

«Nous ne devrions pas nous laisser distraire par une taxe bancaire et ce genre de choses qui ne (permettent pas) de réduire la probabilité de prise de risque imprudente comme celle observée il y a deux ans», a-t-il ajouté.

«L'ennemi est l'incertitude. Les banques et les autres institutions financières doivent savoir dès que possible quelle sera la qualité des normes et quelle sera la limite du niveau d'endettement.»

Dans un rapport rendu public lundi, le Conference Board du Canada donne du poids à la position défendue par M. Flaherty. L'organisme avance que les dirigeants mondiaux n'ont pas agi assez rapidement à la suite des appels lancés en faveur d'une réforme du système financier.

«Deux ans et demi après le commencement de la crise financière mondiale, il reste à voir si l'agitation donnera lieu à des changements significatifs du système financier mondial», a écrit le Conference Board.

Dans le monde entier, des pays cherchent actuellement à établir de nouvelles règles visant à prévenir une répétition de l'écroulement du système financier qui a causé la perte de certaines banques internationales de premier plan, tandis que d'autres ne parvenaient à survivre que grâce à une aide massive de l'État.

Le Comité des règles et pratiques de contrôle bancaire, ou Comité de Bâle, organisme international favorisant la quête de stabilité monétaire et financière et faisant office de banque des banques centrales, a proposé l'adoption de règles internationales plus strictes afin de modifier la façon dont les institutions financières abordent les prêts. Il souhaite notamment que chaque banque constitue un fonds de réserve en cas de défaut de paiement des prêts hypothécaires.

Une autre proposition qui circule prévoit l'imposition d'une taxe sur les banques qui servirait à protéger les grandes institutions financières. Plusieurs pays européens et les États-Unis sont en faveur d'une telle mesure, mais le Canada s'y oppose. Ottawa estime que les banques canadiennes ne devraient pas être soumises à une telle taxe parce qu'elles n'ont pas demandé l'aide de l'État pour demeurer solvables durant la crise financière.