Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a indiqué lundi n'avoir «aucun élément particulier d'inquiétude» concernant la situation financière de la Hongrie, qui préoccupe à son tour les marchés.

«Il me semble qu'on a aucun élément particulier d'inquiétude» concernant la Hongrie, a-t-il déclaré à des journalistes à Luxembourg, après une rencontre avec le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.

La situation budgétaire hongroise est à son tour dans le collimateur des marchés financiers, à la suite de déclarations alarmistes de deux proches du Premier ministre Viktor Orban, quant à l'état des finances du pays. Et cela alors qu'une mission du FMI a entamé des travaux lundi à Budapest.

Un secrétaire d'Etat, Mihaly Varga, et un vice-président du parti au pouvoir, Lajos Kosa, ont créé jeudi un mouvement de panique, le premier en pronostiquant une forte hausse du déficit, et le second en affirmant que «la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce».

Le pays vit sous perfusion du FMI, de l'UE et de la Banque mondiale depuis novembre 2008.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a pour sa part rejeté lundi toute comparaison entre la situation budgétaire catastrophique de la Grèce, et celle de la Hongrie.

«Non», a-t-il fermement répondu à une question d'un journaliste demandant si l'on pouvait comparer. Il s'exprimait en marge d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro dans la ville.

L'euro a plongé lundi à son plus bas niveau depuis quatre ans et entraîné avec lui les places financières en Asie et en Europe à cause de la Hongrie et de chiffres décevants de l'emploi aux Etats-Unis.

De manière générale, le directeur général du FMI s'est voulu rassurant concernant la zone euro en général, après la tempête grecque.

«Je pense que la réaction européenne a été une réaction forte, puissante, organisée», a-t-il dit aux journalistes, se félicitant en particulier que le fonds de soutien aux pays de la zone euro puisse être finalisé lundi lors de la réunion de l'Eurogroupe à Luxembourg.

«Le fonds qui a été mis en place est aujourd'hui matérialisé, il a fallu évidemment du temps mais c'est un sujet technique compliqué et je pense que les marchés vont maintenant - ça prendra aussi un petit peu de temps - réagir plus sereinement en regardant les chiffres européens de façon non passionnée», a dit M. Strauss-Kahn.

Ce fonds prévoit des garanties de prêts apportées par les différents pays de la zone euro pour 440 milliards d'euros. Le dispositif sera complété par des prêts du FMI et de l'UE, portant le total disponible si nécessaire à 750 milliards d'euros.

M. Strauss-Kahn a relativisé les problèmes économiques européens. «Lorsqu'on regarde par exemple les ratios de dette, les déficits extérieurs, les déficits publics, il ne sont pas immensément supérieurs en Europe au reste du monde», a-t-il assuré.

Le ministre néerlandais des Finances, Jan Kees de Jager, a abondé dans ce sens. «Regardez des pays comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon qui ont tous à la fois des niveaux de dette et des déficits plus élevés», a-t-il dit.

M. Strauss-Kahn a invité les gouvernements européens à trouver un «compromis» entre la nécessité «de remettre les finances publiques en ordre et (le souci) de ne pas casser la croissance».