Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi s'apprêter à présenter de nouvelles propositions sur la taxation du secteur financier au groupe des pays riches et émergents du G20 lors de la réunion de ses ministres des Finances vendredi à Busan (Corée du Sud).

«Nous présenterons une version révisée de notre rapport sur la taxation du secteur financier», a annoncé lors d'un point presse un porte-parole du FMI, David Hawley.

Le directeur général du Fonds, Dominique Strauss-Kahn, doit se rendre à cette réunion.

La première version de ce rapport commandé par le G20 avait été présentée à une réunion des ministres des Finances à Washington en avril. Aucun consensus sur la forme de cette taxation n'avait émergé.

Le porte-parole du FMI a indiqué jeudi que cette nouvelle version ne serait pas nécessairement publiée. La première l'avait été par la BBC, et son contenu résumé par son principal auteur, le directeur des Affaires budgétaires du FMI.

Le Fonds proposait deux taxes, une «contribution à la stabilité financière» pesant sur certains éléments du bilan des institutions financières et ajustée pour augmenter avec le risque qu'elles prennent, et une «taxe sur les activités financières» qui «serait une sorte de taxe sur la valeur ajoutée» pour un secteur qui échappe aujourd'hui largement à cette forme de fiscalité.

D'après l'agence Dow Jones Newswires, qui citait jeudi un projet du communiqué attendu samedi, les ministres du G20 ne devraient pas s'être mis d'accord à Busan sur cette taxe que défendent les Américains et les Européens.

Des pays comme le Brésil ou le Canada s'y opposent, refusant de faire payer le coût de la crise financière mondiale à leurs banques, qui n'en sont pas responsables.

Le Premier ministre britannique David Cameron, dont le gouvernement est entré en fonction en mai, a dit jeudi espérer qu'il y aurait un accord au moins sur le principe d'une taxe, et affirmé que le Royaume-Uni en introduirait une même sans cet accord.

La question devra encore être discutée lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 prévu pour la fin du mois à Toronto (Canada).

Le FMI a par ailleurs indiqué qu'à Busan il plaiderait pour des politiques budgétaires adaptées à la situation internationale.

«Nous répéterons notre appel à des politiques coordonnées et la nécessité, pour les pays ayant des difficultés budgétaires, de poursuivre des ajustements crédibles et bien adaptés, et, pour les pays qui ont la possibilité de continuer à soutenir la demande, de le faire, dans l'intérêt de la croissance à la fois nationale et mondiale», a détaillé M. Hawley.

«Les pays (du G20) devront travailler sur des réformes favorables à la croissance. Il est très important que les deux piliers de la consolidation budgétaire et de la croissance soient posés sur des bases stables», a-t-il déclaré.