Le ministère des Finances grec traque la corruption dans ses propres rangs. Il a découvert que 234 de ses employés avaient omis de déclarer leurs revenus en 2007 et 2008, que 70 autres possédaient des résidences étonnamment luxueuses vu leur salaire, et a décidé de limoger 20 directeurs régionaux des impôts pour leur manque de zèle.

Le ministère a précisé mardi soir qu'il avait ouvert une grande enquête sur ses services à la suite de nombreuses accusations de pots-de-vin, documents falsifiés et détournements.

Il a ainsi découvert que 70 employés déclarant des revenus annuels de 50 830 euros en moyenne (environ 66 000$ CAN) possédaient des propriétés d'une valeur estimée à 800 000 euros (un million CAN) pour les moins chères, et jusqu'à 3 millions d'euros (près de 4 millions CAN) pour les plus luxueuses. Une enquête spécifique est ouverte sur ces cas. Par ailleurs, 70 autres salariés vont être mutés.

Les impôts sont réputés pour être l'un des secteurs d'activité les plus corrompues en Grèce, avec les médecins privés et les dentistes, qui «oublient» régulièrement de remettre des factures et donc de déclarer une bonne partie de leurs revenus.

Les autorités grecques ont commencé à publier les noms de très gros fraudeurs présumés au fisc, dont ceux de 57 médecins et centres médicaux privés. Elles tentent aussi de repérer sur les images prises par les satellites les piscines et autres signes extérieurs de richesse ne correspondant pas aux déclarations de revenu.

Lutter efficacement contre la corruption est l'un des engagements pris par Athènes en contrepartie d'un prêt de 110 milliards d'euros (environ 143 milliards CAN) sur trois ans consenti par l'Union européenne (les 15 autres pays de la zone euro) et le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter la faillite de la Grèce, accablée par une dette colossale.