L'euro rebondissait mercredi au dessus de 1,23 dollar, après avoir touché son plus bas niveau en plus de quatre ans, soutenu par des spéculations sur une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir la monnaie européenne.

Vers 17h45 GMT (11h45 à Montréal), l'euro valait 1,2352 dollar contre 1,2206 dollar mardi vers 21h00 GMT.

La monnaie unique européenne montait face à la devise nipponne, à 112,99 yens, contre 112,57 yens la veille.

Le billet vert baissait face au yen, à 91,51 yens contre 92,21 yens mardi soir.

L'euro, qui avait commencé la journée par un plongeon à 1,2144 dollar, son plus bas niveau depuis mi-avril 2006, s'est nettement repris.

«Il y a des rumeurs que les pouvoirs publics se préparent à intervenir» sur le marché des changes, ont relevé les analystes de Brown Brothers Harriman. «Pour autant, cela reflète probablement la nervosité du marché, qui dispose de massives positions baissières sur l'euro. (...) Les autorités n'ont pas besoin de se préparer à intervenir. Elles peuvent tout simplement le faire.»

«Vu la volatilité actuelle des marchés en général, le marché des changes est particulièrement sensible à l'éventualité d'une intervention» de la BCE, a observé de son côté Neil McKinnon, économiste chez VTB Capital.

Selon lui, ces spéculations sont parties de l'hypothèse selon laquelle la Banque nationale suisse (BNS) serait intervenue mercredi sur les marchés pour empêcher une appréciation trop forte de sa monnaie.

En effet, la devise helvétique a chuté brutalement jusqu'à 1,4308 franc suisse pour un euro vers 13h35 GMT (9h35 à Montréal), alors qu'elle évoluait précédemment proche de 1,40 franc suisse pour un euro, un niveau historiquement élevé. Depuis le début de la semaine, la monnaie suisse est même passée brièvement à plusieurs reprises sous le seuil de 1,40 franc suisse, un record inédit.

En début de journée, l'euro avait été pénalisé par l'annonce de l'interdiction en Allemagne de certaines ventes à découvert (technique de spéculation à la baisse), notamment sur des emprunts d'État de la zone euro et des titres de plusieurs établissements financiers.

Selon les analystes, cette mesure, prise de manière unilatérale, renforce l'impression que les pays européens peinent à apporter des réponses communes à la crise actuelle.

Le dollar a, lui, été pénalisé par la baisse des prix à la consommation aux États-Unis en avril (-0,1%), un recul plus vu depuis 13 mois.

Ce chiffre «suggère que malgré la reprise de l'activité économique, il n'y a pas de menace inflationniste immédiate à la politique accommodante» de la banque centrale américaine, a estimé Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.

Autrement dit, la Fed n'a pas besoin de relever ses taux à court terme, une mesure qui rendrait le dollar plus attractif.

Vers 17h45 GMT (11h45 à Montréal), la livre britannique reculait face à la monnaie européenne, à 85,91 pence pour un euro, mais progressait face au billet vert à 1,4378 dollar.

La monnaie helvétique chutait face à l'euro, à 1,4268 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 1,1550 franc suisse pour un dollar.

La monnaie chinoise a terminé à 6,8275 yuans pour un dollar contre 6,8274 yuans la veille.