L'euro a chuté à son plus bas niveau depuis quatre ans lundi face au dollar, sous 1,23$, poussant les ministres de Finances de la zone euro à promettre de redoubler d'efforts pour réduire leurs déficits.

Vers 14h, l'euro valait 1,2338$ contre 1,2359$ vendredi soir vers 17h.

La monnaie unique européenne baissait aussi face au yen à 113,81 yens contre 114,28 yens vendredi.

Le dollar perdait un peu de terrain face à la devise japonaise à 92,21 yens contre 92,47 yens vendredi soir.

La monnaie européenne est tombée à 1,2235$ dans la journée, son plus bas niveau depuis le 18 avril 2006. Elle «cote désormais à des niveaux plus bas qu'au plus fort de la crise financière qui avait vu un mouvement général vers la valeur refuge qu'est le dollar», ont noté les analystes Commerzbank.

«Tout d'un coup, un retour au cours de naissance de l'euro --à 1,18$ - et même la parité, ne semblent plus des scénarios si extrêmes que ça», ont renchéri leurs confrères de Mizuho Corporate Bank.

Les investisseurs craignent que les problèmes de dette en zone euro ne pèsent à long terme sur la reprise économique en Europe, et doutent encore de l'efficacité du plan de soutien de 750 milliards d'euros décidé il y a une semaine pour les pays qui seraient en difficulté.

La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi estimé dimanche que la zone euro n'avait fait que «gagner du temps» avec les plans d'aide à la Grèce et celui pour éviter la contagion à d'autres pays en difficulté.

Lundi, les ministres des Finances de la zone euro, réunis à Bruxelles, ont promis de redoubler d'efforts pour réduire leurs déficits et d'enrayer ainsi la crise de confiance qui continue d'ébranler l'Union monétaire.

Leur chef de file, Jean-Claude Juncker, s'est dit «préoccupé» par la rapidité avec laquelle le taux de change de l'euro a baissé ces derniers temps, mais pas inquiet en revanche de son niveau actuel.

En effet, cette chute contient un bonne nouvelle pour la zone euro: «la dépréciation de l'euro va relancer la compétitivité des pays membres et relancer les exportations, (...) tout en les rendant plus compétitifs face à la concurrence étrangères sur leurs marchés nationaux», selon Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.