L'euro tentait de rebondir face au dollar américain lundi, après être tombé à son plus bas niveau en quatre ans, mais restait plombé par les inquiétudes sur la santé budgétaire de la zone euro.

Vers 5h00 ce matin, l'euro valait 1,2302$ US contre 1,2359$ US vendredi soir vers 17h00.

La monnaie unique européenne baissait aussi face au yen à 113,64 yens contre 114,28 yens vendredi.

Le dollar américain perdait un peu de terrain face à la devise japonaise à 92,39 yens contre 92,47 yens vendredi soir.

Tôt ce matin, l'euro a chuté jusqu'à 1,2235$ US, son plus bas niveau depuis le 18 avril 2006, les cambistes craignant que les problèmes de dette en zone euro ne pèsent à long terme sur la reprise économique en Europe.

«Ce qu'on observe actuellement ressemble à la fuite (des investisseurs) hors de l'euro», commentaient les analystes de Commerzbank.

À tel point que l'euro «cote désormais à des niveaux plus bas qu'au plus fort de la crise financière qui avait vu un mouvement général vers la valeur refuge qu'est le$ US», soulignait Commerzbank.

En effet, malgré de récents bons indicateurs économiques en Europe, «l'euro canalise le malaise des marchés», notait Daragh Maher, analyste chez Crédit Agricole CIB.

Un malaise alimenté par les inquiétudes sur la faiblesse persistante des pays périphériques de la zone euro, comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne, et l'Italie, ainsi que par les risques politiques et économiques que font peser sur la zone euro les mesures d'austérité comprise dans le plan d'aide colossal décidé la semaine dernière par les dirigeants européens, poursuivait M. Maher.

«Le marché craint que les sévères mesures d'austérité qui sont mises en place actuellement vont condamner certaines régions de l'Europe à subir une contraction (de leurs économies, ndlr) pour les années à venir», prévoyait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

«Ce qui inquiète encore plus les marchés est que les dirigeants européens n'ont plus de marge de manoeuvre pour tenter d'enrayer la chute de la confiance», ajoutait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi, malgré la réunion lundi des ministres des finances de la zone euro à Bruxelles pour tenter de trouver une solution à la dégringolade de la monnaie unique.

De son côté, le président de l'Autorité des marchés financiers français (AMF) Jean-Pierre Jouyet a jugé le niveau de l'euro «tout à fait acceptable», même s'il a concédé que la rapidité de la baisse de la monnaie européenne était «grave».