Le plan d'aide mis sur pied par les pays européens pour renforcer et protéger l'euro a permis de sauver la monnaie européenne à court terme mais pas plus, a estimé lundi le chef économiste de l'organisme économique de référence de l'ONU.

«L'euro a été sauvé pour le moment mais pas à moyen terme. À moyen terme, c'est le problème de compétitivité entre les pays européens qui doit être résolu», a expliqué à l'AFP l'économiste en chef de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), Heiner Flassbeck, en marge d'un colloque sur les crises globales qui se tient à Genève.

«L'Allemagne doit perdre de la compétitivité et d'autres pays doivent en gagner», a-t-il ajouté, estimant que les pays européens manquaient de «volonté politique» pour s'attaquer à cette question.

Par ailleurs, il a valorisé positivement le plan de soutien à l'euro, estimant positif - contrairement à la France - que Londres n'y participe pas.

«Une participation de Londres aurait forcé les pays d'Europe de l'est (qui n'ont pas rejoint la zone euro) à participer» au plan de soutien, a-t-il justifié.

Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a en effet regretté la non-participation de la Grande-Bretagne au mécanisme de soutien décidé dans la nuit à Bruxelles, et appelé à l'adoption de mécanismes de convergence économique européens.

«Les Britanniques n'ont pas souhaité participer au mécanisme de soutien, à cet effort collectif, je le regrette», a déclaré le ministre français sur la radio France Inter.

«Nos sorts sont liés, il n'y a pas de solution séparée quand il y a une attaque globale», a-t-il rappelé à l'intention des Britanniques.