La plupart des grandes banques centrales dans le monde ont annoncé dans la nuit de dimanche à lundi des mesures concertées et exceptionnelles pour ramener la stabilité financière dans la zone euro, portant notamment sur l'approvisionnement en dollars des banques.

La Banque centrale européenne (BCE), et les banques centrales des États-Unis, du Canada, d'Angleterre et de Suisse, ont décidé de réactiver les mécanismes d'échanges (swap) de devises entre elles pour permettre à l'Europe notamment de se procurer plus facilement des dollars.

Un tel dispositif avait été utilisé lors du déclenchement de la crise financière mondiale en 2007-2008.

«En réaction à la résurgence de tensions sur les marchés européens du financement à court terme en dollars américains, la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque nationale suisse annoncent le rétablissement d'accords de swap temporaires en dollars», indique un communiqué de la Banque centrale européenne (BCE).

Ces accords permettront d'améliorer les conditions de liquidité sur les marchés du financement en dollars américains et de prévenir la propagation des tensions sur d'autres marchés et centres financiers.

Les banques centrales disent aussi vouloir poursuivre leur étroite collaboration si besoin pour faire face aux tensions sur les marchés.

Concrètement, la crise de la dette dans la zone euro, déclenchée en Grèce et qui s'est étendue ensuite à d'autres pays comme l'Espagne, le Portugal, voire l'Italie, a créé un mouvement de défiance généralisé des marchés.

Le taux de change de l'euro a chuté face au dollar ces dernières semaines et les banques européennes éprouvent des difficultés à s'approvisionner suffisamment en dollars, d'où le dispositif mis en place pour les soulager.

La Banque centrale européenne a en outre annoncé des «interventions» sur le marché obligataire de la zone euro, tant privé que public, afin de mettre fin aux dysfonctionnements observés.

Le contenu précis de ces interventions sera décidé ultérieurement mais elles devraient prendre la forme d'achat de titres obligataires, ce qui revient pour les États à leur prêter de l'argent. Il s'agit d'un geste exceptionnel visant à soulager les États en difficulté de la zone euro, sous pression sur le marché de la dette où les taux qu'ils doivent payer pour emprunter grimpent beaucoup.

Toutes ces mesures visent à faire face «aux tensions graves observées sur les marchés financiers», selon le communiqué de la BCE.

Au Japon, la banque centrale a annoncé lundi en parallèle l'injection de 2 000 milliards de yens (16,7 milliards d'euros) dans le système bancaire du pays pour la deuxième journée consécutive, afin de rassurer les marchés inquiets face aux problèmes financiers de la zone euro.

Une opération du même type et du même montant avait été lancée vendredi en urgence, en pleine tourmente boursière face à la crise grecque et à sa possible contagion à d'autres pays de la zone euro.

Ces liquidités sont proposées aux banques, sous forme de prêts accordés en échange de garanties diverses, afin de détendre les conditions d'accès au crédit.