Stephen Harper est arrivé en Croatie hier pour la première visite officielle d'un premier ministre canadien dans ce pays de l'ex-Yougoslavie.

Mais les Canadiens auraient eu tort de négliger plus longtemps les possibilités offertes par ce pays d'Europe de l'Est. C'est du moins ce qu'ont laissé entendre la première ministre Jadranka Kosor ainsi que des gens d'affaires présents lors de la rencontre des deux homologues, hier.

 

«Ce voyage va permettre aux Canadiens de comprendre qu'il y a des occasions incroyables d'investir en Croatie aujourd'hui, avant qu'elle n'entre dans l'Union européenne. Cela donne aux sociétés canadiennes la possibilité d'accéder au marché européen maintenant et de suivre le marché lorsque la Croatie entrera dans l'UE», a souligné George Hovacic, un résidant de Vancouver qui fait des affaires là-bas.

«La Croatie est devenue le plus grand partenaire du Canada dans cette partie de l'Europe», a quant à elle lancé la première ministre Kosor.

Comme pour le prouver, Jadranka Kosor a promis officiellement son appui au Canada à la prochaine élection d'un membre non permanent du conseil de sécurité de l'ONU, un poste que convoite Ottawa, mais qui est loin de lui être acquis.

Stephen Harper, en retour, a réitéré le sien à la candidature de la Croatie comme membre de l'Union européenne vers 2012.

Et ils ont tous deux signé un protocole d'entente sur la mobilité de la main-d'oeuvre et de la jeunesse entre les deux pays.

Considérations électorales?

Mais outre l'économie et la politique internationale, des considérations électorales pourraient bien expliquer la venue de Stephen Harper en Croatie. C'est du moins l'hypothèse de Denis Saint-Martin, directeur du Centre d'excellence sur l'Union européenne. «Ce gouvernement utilise la politique internationale comme un prolongement de sa politique interne dans le but d'arracher le vote ethnique aux libéraux», a-t-il dit.

Le fait que le Canada compte plus de 110 000 citoyens d'origine croate, qui vivent pour la plupart à Toronto, Hamilton et Vancouver, pourrait bien lui donner raison. D'ailleurs, l'an dernier, le Canada a libéré les habitants de la Croatie de l'obligation d'obtenir un visa pour venir au pays, geste pour lequel la première ministre croate a remercié Stephen Harper, hier.

Arrivé en début de soirée hier, M. Harper doit partir pour Berlin ce matin, après avoir rencontré le président de la Croatie, Ivo Josipovic, et le cardinal Josip Bozani, archevêque de Zagreb.