Les dirigeants de la zone euro comptent promettre vendredi de durcir leurs discipline budgétaire et de faire des économies supplémentaires si nécessaire pour réduire leurs déficits, pour tenter de rassurer les marchés et de stopper la contagion de la crise grecque.

Lors d'un sommet à Bruxelles, qui devait débuter vers 20H00, les chefs d'État et de gouvernement ont l'intention d'«affirmer leur volonté de remplir leurs engagements en matière de réduction des déficits cette année et les années suivantes», y compris en «prenant des mesures additionnelles si nécessaire», a indiqué à l'AFP une source diplomatique européenne.

Il faut s'engager à faire en sorte «que la Grèce ne soit pas la seule à réduire ses déficits mais que nous oeuvrions tous afin que le Pacte de stabilité et de croissance soit rapidement à nouveau respecté», a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à Bruxelles.

Cette promesse vise à calmer les marchés financiers qui s'inquiètent de l'ampleur des déficits et de la dette publique dans de nombreux pays de la zone euro.

> Vent de panique sur les Bourses européennes

> L'Europe part à la chasse aux spéculateurs

Après la Grèce, l'Espagne, le Portugal et depuis vendredi l'Italie se retrouvent dans le collimateur des marchés, qui craignent que la crise budgétaire se propage.

«Nous allons réaffirmer notre confiance dans nos économies et dans notre monnaie commune», a souligné le premier ministre grec Georges Papandréou, estimant qu'il s'agissait d'un «message très important».

Plusieurs pays européens ont déjà pris ou annoncé des mesures d'économies budgétaires, mais les marchés doutent de leur capacité à revenir dans les limites fixées par le Pacte de stabilité européen, qui limite en principe le déficit public des pays à 3% du PIB. Ce seuil est très largement dépassé en raison de la crise économique et financière.

Face à la tourmente, les dirigeants de la zone euro doivent aussi s'engager à renforcer leur surveillance budgétaire.

«Il faut se montrer déterminé (...) à renforcer le Pacte de stabilité» de l'Union européenne, «y compris via d'éventuelles modifications du traité» européen, a souligné Mme Merkel.

L'Allemagne est notamment en faveur de nouvelles sanctions contre les pays trop laxistes, comme la suspension du droit de vote lors des réunions de l'UE ou la privation de certaines subventions européennes.

Tous les États ne sont cependant pas d'accord. Le chancelier autrichien Werner Faymann a exprimé son scepticisme à l'égard de l'idée de priver des pays de droits de vote dans l'UE.

Le sommet devrait aussi insister sur le besoin d'améliorer la coordination des politiques économiques dans la zone euro et de mettre en place un mécanisme pérenne de «résolution des crises».

Enfin les 16 chefs d'État et de gouvernement vont affirmer leur détermination à «avancer rapidement sur la régulation et la supervision des marchés financiers», selon le projet de déclaration.

Le premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, qui préside l'UE, compte tout particulièrement insister sur l'idée de créer «une agence de notation européenne», selon une source diplomatique espagnole, alors que les agences de notation sont accusées par l'Europe de jeter de l'huile sur le feu. Mme Merkel a jugé qu'elle «pourrait être utile».

Les dirigeants de la zone euro vont aussi formaliser l'accord obtenu sur le plan de sauvetage sans précédent de la Grèce, de 110 milliards d'euros sur trois ans avec le FMI.

Il a été adopté jeudi par le Parlement grec et validé vendredi par le Parlement allemand

Ils comptent adresser un message de solidarité avec la Grèce en indiquant qu'ils «ont confiance» dans le programme d'économie annoncé par le gouvernement.