L'euro s'installait sous 1,29$ mercredi, pour la première fois en plus d'un an, pénalisé par des craintes d'une contagion de la crise grecque au sein de la zone euro renforcées par un avertissement sur le Portugal provenant de l'agence Moody's.

Vers 20h à Paris, l'euro valait 1,2861$ contre 1,2988$ mardi, peinant à rebondir après être tombé à 1,2804$ au cours de la journée, son plus bas niveau depuis le 12 mars 2009.

L'euro baissait également face à la monnaie nippone, à 120,94 yens contre 122,76 yens mardi soir.

Le billet vert reculait face au yen, à 94,05 yens contre 94,51 yens la veille.

«Les événements liés à la (crise budgétaire de la) Grèce continuent de dominer le marché des changes et les autres places financières», a indiqué Nick Bennenbroek, de Wells Fargo.

«Avec des enchaînements rapides et désordonnés, le degré d'inquiétude des dirigeants et hommes politiques européens a sensiblement augmenté», a ajouté l'analyste.

Alors que les manifestations en Grèce contre les mesures d'austérité ont plongé dans la violence, l'agence de notation financière Moody's a annoncé mercredi qu'elle envisageait d'abaisser la note souveraine du Portugal «dans les trois mois» en raison de la «récente détérioration des finances publiques et des faibles perspective de croissance à long terme» du pays.

La veille, l'euro avait déjà lourdement chuté face au billet vert, pénalisé par des rumeurs selon lesquelles d'autres agences de notation allaient dégrader la note de l'Espagne. Le marché avait également bruissé sur une possible demande par Madrid d'une aide financière colossale au Fonds monétaire international (FMI), malgré les fermes démentis de l'organisme et du gouvernement espagnol.

«Il y a désormais bien plus en jeu que de savoir si la Grèce peut ou non mettre en place une réforme budgétaire», a commenté Jane Foley, analyste de Forex.com.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a écarté mercredi tout risque de contagion de la crise grecque à d'autres pays comme l'Espagne ou le Portugal, et toute hypothèse d'éclatement de la zone euro.

Mais «si la confiance et l'appétit pour les investissements à risque continuent de se détériorer sur les marchés, c'est la reprise économique mondiale qui pourrait chanceler», a prévenu Mme Foley.

La recherche de sécurité, qui se traduisait par une préférence pour le dollar, poussait les investisseurs à délaisser les actifs considérés comme plus risqués, comme l'euro mais aussi les actions ou les matières premières.

Les cambistes semblaient faire peu de cas de données encourageantes sur la reprise aux États-Unis. En avril, le secteur privé a créé plus d'emplois qu'il n'en a détruits, et ce pour le troisième mois consécutif, selon l'enquête mensuelle du cabinet ADP.