Le plan d'austérité adopté par la Grèce prévoit des économies supplémentaires de 30 milliards d'euros sur trois ans pour ramener le déficit public sous le seuil européen de 3% du PIB d'ici fin 2014, a annoncé dimanche le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.

«Les économies atteindront 30 milliards d'euros sur trois ans», en plus des 4,8 milliards déjà annoncés pour 2010, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Athènes après l'adoption d'un accord entre la Grèce, les Européens et le FMI pour le déclenchement d'une aide financière au pays.

Selon lui, cela permettra de ramener le déficit public grec, qui a atteint en 2009 environ 14% du PIB, sous le seuil européen autorisé de 3% «d'ici fin 2014».

D'après le plan distribué à la presse, le déficit s'établirait à 8,1% cette année, 7,6% en 2011, 6,5% en 2012, 4,9% en 2013 et enfin 2,6% en 2014.

De son côte, la dette publique est attendue à 133,3% du PIB cette année et devrait continuer à progresser, jusqu'à 149,1% en 2013, avant de commencer à refluer en 2014, à 144,3%.

L'assainissement des finances publiques est compliqué par une récession plus profonde que prévu cette année. Le produit intérieur brut (PIB) grec devrait chuter de 4% en 2010, contre -2% attendus jusqu'ici.

La Grèce a enregistré en 2009 une récession de 2%. La crise devrait se poursuivre en 2011, avec une activité en recul de 2,6%, avant que le pays ne renoue avec la croissance en 2012 (+1,1%), selon ces prévisions officielles.

Parmi les principales mesures figurent la suppression des 13e et 14 mois de salaire dans la fonction publique et celle des 13e et 14e mois de pensions pour les retraités du public comme du privé, compensées par des primes pour les plus bas revenus.

Dès cette année, une nouvelle hausse de un à deux points de la TVA, qui s'élève actuellement à 21%, est aussi prévue, a dit le ministre.

«Nous aurons la réponse que nous attendons de nos partenaires, tous connaissent les enjeux, tous connaissent notre programme», a assuré Georges Papaconstantinou alors que l'accord doit être approuvé par les pays de la zone euro.

Selon lui, l'aide financière à la Grèce que les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international vont débloquer en contrepartie de cette cure de rigueur est «la plus grande jamais fournie à un pays».

Le montant global de cette aide «sera annoncé à Bruxelles», a expliqué le ministre, mais il a confirmé qu'il s'agissait du chiffre qui circulait ces derniers jours dans la presse.

Selon Paris, l'aide atteindra 100 à 120 milliards d'euros sur trois ans.

Ces fonds permettront «de couvrir la majeure partie de notre besoin d'emprunt sur les trois prochaines années», a assuré M. Papaconstantinou.

«Nous sommes protégés de l'exposition sur les marchés d'ici fin 2012 mais notre but n'est pas d'absorber tout cet argent, mais de revenir le plus vite possible sur les marchés», a-t-il insisté.

«Le financement (de la part des Européens et du FMI, ndlr) sera graduel et conditionné à des contrôles trimestriels», a-t-il rappelé.

Il a jugé que ce traitement était «la seule voie pour sauver le pays. La grande majorité des Grecs nous soutiennent car ils comprennnent que nous ne voulons pas mentir aux gens».

Un projet de loi regroupant les nouvelles mesures sera présenté en procédure d'urgence au Parlement grec lundi ou mardi et sera voté dans la foulée.