Après un mardi noir, les marchés financiers et l'euro étaient toujours plombés mercredi par les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce alors que les taux longs grecs dépassaient les 11%, du jamais vu pour un pays de la zone euro.

Après un mardi noir, les marchés financiers et l'euro étaient toujours plombés mercredi par les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce alors que les taux longs grecs dépassaient les 11%, du jamais vu pour un pays de la zone euro.

Vers 5h30 (heure de Montréal), les taux des obligations grecques à 10 ans étaient à 11,214% contre 9,730% la veille au soir, et ceux à deux ans au-dessus de 18% contre 15% la veille, ce qui traduit la crainte des investisseurs d'un défaut de paiement du pays à court terme.

Les taux longs à dix ans du Portugal, considéré comme le deuxième maillon faible de la zone euro, étaient à 5,936% contre environ 4,7% la veille au soir et les taux à 2 ans progressaient à 5,755% contre 5,501% la veille.

Un vent de panique souffle sur les marchés financiers depuis la dégradation mardi par l'agence de notation Standard & Poor's de la note de la dette à long terme de la Grèce, de trois crans (de «BBB+» à «BB+»), la reléguant dans la catégorie des investissements spéculatifs. L'agence a aussi réduit la note souveraine du Portugal de deux crans, de «A+» à «A-».

Concernant les autres pays fragiles de la zone euro, l'Espagne était sous pression, avec des taux à 10 ans à 4,212% vers 5h30, contre 4,052% la veille, et l'Irlande voyait son rendement à 10 ans augmenter à 5,497%, contre 5,101%.

Après avoir accusé de lourdes pertes mardi, les principales Bourses européennes restaient déprimées mercredi, particulièrement celles des pays surnommés PIGS, qui ont des déficits publics inquiétants.

La Bourse de Lisbonne évoluait en baisse de 2,10% vers 5h30 après avoir plongé plus tôt de 5,71%. L'indice espagnol Ibex-35 perdait pour sa part plus de 2,72% et à Milan, le FTSE Mib cédait 2,24% après une chute de plus de 3,12%.

A la mi-journée, le Dax à Francfort perdait 1,46% et le CAC 40 à Paris reculait de 1,56%. La Bourse de Londres était en baisse de 0,44% et celle de Vienne de 4,58%.

Les Bourses d'Asie ont elles aussi connu une journée mouvementée mercredi, gagnées par le spectre d'un défaut de paiement grec.

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé en recul de 2,57%, revenant sous le seuil psychologique des 11.000 points.

À Hong Kong l'indice Hang Seng a terminé en baisse de 1,47% et Shanghai a lâché 0,26%.

Ces pertes étaient plus modérées que celles de la plupart des Bourses européennes la veille. Mardi, Paris avait dégringolé de 3,82%, Londres de 2,61%, Francfort de 2,73%, Milan de 3,28%, Bruxelles de 3,34%.

À New York, l'indice vedette Dow Jones avait abandonné 1,90%.

Vers 5h30, l'euro valait 1,3204 dollar contre 1,3174 dollar mardi vers 16h00, après être tombé jusqu'à 1,3143 dollar vers 3h45, son plus bas niveau en un an.

«Les projecteurs vont maintenant se tourner vers d'autres pays lourdement endettés de la zone euro, et les investisseurs vont probablement exiger des primes de risque plus élevées pour acheter des obligations d'Etat», a prédit Koon Goh, économiste chez ANZ Bank à Wellington, cité par Dow Jones Newswires.

Outre la Grèce et le Portugal, l'Espagne et l'Irlande sont considérés comme les pays à risque de la zone euro.