La solvabilité du Japon est «en danger» en raison de l'explosion de la dette publique du pays, qui a dépassé les 200% du produit intérieur brut (PIB), a averti jeudi l'agence de notation Fitch.

«La solvabilité du Japon est en danger en raison de l'augmentation de la dette du gouvernement», a estimé l'agence dans un rapport.

En septembre 2009, Fitch avait confirmé la note «AA» (la 3e meilleure sur une échelle de 22) de la dette à long terme du Japon. Mais «en l'absence de reprise économique durable et de consolidation budgétaire, la dette publique continuera de croître, ce qui incitera à abaisser les notes sur le moyen terme», a menacé l'agence dans ce document.

Selon elle, la dette totale du Japon a atteint 201% du PIB fin 2009, un record absolu pour un pays développé, tandis que la dette nette (la dette diminuée des créances) est estimée à 184% du PIB.

«Sur le court terme, les perspectives de financement pour le gouvernement japonais sont soutenues par l'ampleur des liquidités dans le secteur bancaire et par la faible demande de crédit de la part du secteur privé», a jugé Fitch.

L'agence de notation a aussi souligné que la faiblesse des taux d'intérêt au Japon limite le coût de la dette pour l'État nippon, qui peut en outre puiser pratiquement sans limites dans l'immense épargne des ménages de l'archipel.

«Cependant, le recul lent mais soutenu du taux d'épargne pourrait un jour limiter les possibilités pour l'État de se financer sur le marché intérieur à faible taux, ce qui le laissera exposé au risque des taux d'intérêt et du refinancement», a prévenu Fitch.

La dette de l'État japonais s'est considérablement alourdie à cause des plans de relance massifs mis en oeuvre après la crise économique mondiale.

Le gouvernement japonais émet désormais plus de bons du Trésor qu'il ne perçoit d'impôts. Mais ces bons du Trésor sont à près de 95% détenus à l'intérieur du pays, ce qui éloigne considérablement le risque d'une crise de la dette «à la grecque», qui ébranlerait l'ensemble de l'économie mondiale.

Selon le Wall Street Journal, le gouvernement japonais prépare actuellement un plan pour réduire de moitié le déficit budgétaire de l'État d'ici à 2015, et pour parvenir à un excédent à l'horizon 2020.