Le Canada n'a aucune intention de collaborer aux efforts qui visent l'imposition d'une taxe mondiale aux banques, a prévenu mercredi le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty.

M. Flaherty a lancé cet avertissement lors d'un discours prononcé à Toronto, devant des membres du milieu des affaires. Il a condamné la campagne mondiale qui cherche à taxer les banques dans le but de créer un fonds en prévision d'éventuels renflouements.

Il a expliqué que les contribuables canadiens ne devraient pas faire les frais du sauvetage d'une banque dans un autre pays. Le ministre défendra la même position jeudi, à Washington, devant ses collègues du G20.

Le Fonds monétaire international (FMI) est toutefois d'avis que tous les pays du G20 devraient contraindre leurs institutions financières à contribuer à ce fonds, et qu'ils devraient aussi envisager la mise en place d'impôts sur les bénéfices des banques.

M. Flaherty croit par contre que de telles mesures inciteraient les banques à adopter des comportements irresponsables, puisqu'elles sauraient qu'une bouée de sauvetage est disponible en cas de besoin.

L'opposition de M. Flaherty à la position du FMI est importante puisque le Canada sera l'hôte du prochain sommet du G20, et qu'il a donc un contrôle important sur les sujets qui seront discutés. Les partisans d'une taxe mondiale sur les banques craignent de voir le Canada tuer l'idée dans l'oeuf.

Le FMI est d'avis qu'une telle taxe devrait être appliquée universellement par la plupart des grands pays, pour empêcher les banques de tirer profit des juridictions où elles seraient moins taxées. M. Flaherty prévient toutefois qu'il ne freinera pas le succès des banques canadiennes avec la création d'un nouvel impôt.

Il croit que le G20 devrait plutôt se concentrer sur la mise en place de règles qui encadrent les normes de fonds propres et limitent l'endettement des banques. Le G20 devrait aussi, ajoute M. Flaherty, se pencher sur la proposition canadienne qui verrait les banques déposer un cautionnement qui serait immédiatement transformé en liquide en cas de problème.