Les États membres du Fonds monétaire international (FMI) se sont dits, mardi à l'occasion de l'adoption de son budget annuel, incertains quant à sa taille future après une restructuration réussie.

Le conseil d'administration, où sont représentés 24 pays et groupes de pays, «a approuvé les budgets administratif et d'équipement pour l'exercice 2010-2011, mettant un terme à une restructuration de trois ans qui a généré des économies de 100 millions de dollars en termes réels et une réduction des effectifs de 380 postes», a expliqué le FMI.

Cet exercice doit s'étaler du 1er mai 2010 au 30 avril 2011.

La plus haute instance de décision du Fonds a cependant relevé la difficulté à établir des prévisions sur l'évolution de ses dépenses de fonctionnement, après avoir «pris note» du budget indicatif pour les deux exercices suivants.

«Les années comprises dans le budget à moyen terme montrent une certaine incertitude liée aux conséquences de la crise financière mondiale et au rôle futur de l'institution», a indiqué le conseil d'administration.

«À ce jour, les exercices de moyen terme (2012 et 2013) sont bâtis sur une hypothèse de croissance zéro (du budget du FMI), mais cela devra être réexaminé après que les discussions sur le rôle futur du Fonds auront été menées à leur terme», a ajouté le conseil.

Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a en effet proposé en février de donner à l'institution un rôle élargi, prévoyant de plus grands moyens pour lui permettre de détecter les risques potentiels pour l'économie mondiale, et de répondre aux problèmes de liquidités dépassant les frontières. Ses États membres n'ont pour le moment pas donné leur avis sur ce projet de réforme.

Pour l'exercice 2010-2011, le budget administratif (frais salariaux et de fonctionnement, net des recettes) est de 891 millions de dollars, et le budget d'équipement (investissement en structures et informatique) de 48 millions de dollars.

«Les économies budgétaires combinées aux améliorations en cours pour s'assurer des revenus supplémentaires tirés d'investissements signifient que le déficit à moyen terme, projeté à 400 millions de dollars il y a quelques années, a été ramené à zéro», s'est félicité le FMI.

Confrontée à une baisse de la demande pour ses prêts, le FMI avait entamé en 2007 une vaste restructuration, prévoyant la suppression de 15% de ses effectifs et une vente d'un huitième de son stock d'or, dont le produit a été réinvesti pour rapporter un revenu régulier.