Le gouvernement argentin a convoqué lundi l'ambassadeur de Chine à Buenos Aires pour protester contre les restrictions imposées par Pékin aux importations d'huile de soja, dont le pays sud-américain est le premier exportateur mondial, a-t-on appris de sources officielles.

Le chef de la diplomatie argentine, Jorge Taiana, a fait part au représentant chinois en sol argentin, Zeng Gang, du «malaise» et de «la préoccupation» de Buenos Aires au sujet de la suspension des importations d'huile de soja argentine décidée la semaine dernière par la Chine, l'un des premiers clients du pays sud-américain dans ce domaine.

La valeur de la marchandise bloquée s'élève à environ 2 milliards de dollars.

La mesure aurait été prise pour des raisons sanitaires, selon la ministre argentine de l'Industrie, Debora Giorgi.

De sources officieuses, on indique que les autorités chinoises auraient découvert de l'hexane, un solvant utilisé pour moudre les grains.

L'Argentine n'a pas l'intention de prendre des mesures de représailles contre les importations chinoises dans l'immédiat, selon Mme Giorgi.

«Nos mesures sont destinées à éviter la concurrence déloyale, qui a augmenté avec la crise internationale et un surplus de stocks l'an dernier, mais nous ne bloquons pas les importations chinoises, qui continuent à entrer dans notre pays en vertu d'une saine concurrence», a-t-elle précisé.

L'an dernier, le gouvernement de centre-gauche de la présidente Cristina Kirchner avait restreint les importations dans certains secteurs pour défendre l'industrie nationale et l'emploi en pleine crise économique mondiale.

Ces mesures avaient notamment provoqué une chute des achats de produits électroménagers et de textile chinois.

Malgré cela, la part des produits chinois dans les importations argentines a crû de 5,2% en 2003 à 12,5% en 2009 et Buenos Aires a accumulé un déficit commercial de près de 2 milliards de dollars à l'égard de Pékin ces deux dernières années.