L'euro a perdu quelque peu de sa valeur par rapport à la plupart des autres grandes devises après qu'un porte-parole du gouvernement allemand eut indiqué que les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) «n'ont pas pris de décision» concernant l'aide à la Grèce, ce qui a modéré l'appétit des investisseurs pour la devise.

Hier, à la clôture des marchés à New York, l'euro se transigeait à 1,3738$ US comparativement à 1,3766$ US la veille après avoir atteint 1,3818$ US, un sommet depuis le 9 février dernier. La devise européenne a perdu 0,2% à 124,07 yens comparativement à 124,31 yens la veille.

Ainsi, l'euro a reculé par rapport à 14 des 16 grandes devises suivies par Bloomberg après que le porte-parole du gouvernement allemand, Ulrich Wilhelm, a souligné à des reporters à Berlin qu'il n'y aurait vraisemblablement pas de décision à propos de l'aide à la Grèce au cours du sommet de l'UE la semaine prochaine. La Grèce, qui a du mal à réduire un déficit budgétaire qui s'avère le plus important de l'UE, n'a pas demandé d'aide financière de sorte qu'une décision n'est pas requise, a dit M. Wilhelm.

«Les Allemands ont été la source des principaux points de friction en ce qui concerne l'adoption d'une solution paneuropéenne», explique Boris Schlossberg, directeur de l'analyse des devises chez le cambiste en ligne GFT Forex, à New York. «Toute résistance, ajoute-t-il, jette un doute sur la résolution du problème grec et cela contribue à dévaluer l'euro.»

Pour sa part, Martin Feldstein, professeur à l'Université Harvard, qui avait averti il y a deux décennies que l'euro allait s'avérer un «handicap économique», prédit que le programme d'austérité de la Grèce est voué à l'échec, ajoutant que le pays pourrait devoir renoncer à l'euro pour régler sa crise fiscale.

«L'idée que la Grèce puisse passer d'un déficit de 12% maintenant à un déficit de 3% dans deux ans semble fantaisiste», estimait le 13 mars dernier M. Feldstein, conseiller des présidents américains depuis Ronald Reagan.

La livre anglaise a gagné de la valeur par rapport à 14 des 16 devises les plus transigées après la publication d'un rapport montrant que le nombre de personnes touchant des prestations d'assurance-chômage a chuté de 32 300 depuis janvier dernier, à 1,59 million, selon ce qu'annonçait hier le Bureau national de la statistique à Londres. La prévision médiane recueillie lors d'un sondage de Bloomberg tablait sur une augmentation de 6000 prestataires.

La livre anglaise s'est appréciée de 0,7% à 1,5350$ US après s'être transigée jusqu'à 1,5382$ US, un sommet depuis le 25 février dernier.

Toutefois, la livre anglaise a perdu 5,1% de sa valeur par rapport au dollar américain cette année, les cambistes craignant que des élections ne produisent pas une majorité parlementaire capable d'adopter des coupes budgétaires.