Le marché des emprunts internationaux, bien qu'en retrait au niveau mondial, a enregistré une forte croissance dans les pays émergents au dernier trimestre 2009, reflétant le regain d'activités dans ces régions, a indiqué dimanche la Banque des règlements internationaux.

L'activité sur le marché primaire des titres de dette internationaux a reculé de 10% à 1778 milliards de dollars (1301 milliards d'euros) au dernier trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent, a précisé la Banque des règlements internationaux (BRI) dans son rapport trimestriel.

Dans les économies émergentes, les emprunts contractés par les banques, entreprises et institutionnels ont progressé de 19%, alors que dans les pays industrialisés les emprunteurs ont réduit leurs émissions de 38%, a souligné la «banque centrale des banques centrales».

Ces chiffres font ressortir une «reprise à deux vitesses» non seulement entre pays émergents et industrialisés, note la BRI, mais aussi entre pays en développement.

«Les résidents des pays avec une reprise anémique ont moins emprunté sur les marchés qu'au trimestre précédent, alors que les débiteurs d'Etats à forte croissance ont plus emprunté qu'avant», a indiqué l'institut d'émission.

Dans la zone euro, les emprunts ont été réduits de moitié à 111 milliards de dollars, notamment au Royaume-Uni où la croissance a seulement atteint 0,3% au dernier trimestre par rapport au précédent.

A l'opposé, les débiteurs australiens, canadiens et américains ont plus emprunté fin 2009, signe d'une confiance retrouvée.

Dans les pays émergents, cette tendance est encore plus marquée, mais pas forcément liée à la croissance économique du pays, remarque la BRI.

L'Amérique latine a ainsi vu les emprunts bondir aux niveaux des années 1990, notamment au Brésil, au Mexique et au Venezuela. Mais sur ces trois pays, seul le Brésil a enregistré une croissance économique marquée, selon l'établissement de Bâle.

Les débiteurs d'Europe centrale, malgré une économie en partie sinistrée, ont quadruplé leurs emprunts à 8 milliards, alors que les économies dynamiques d'Asie ont réduit de moitié leurs crédits à 6 milliards de dollars.

Au Moyen-Orient et en Afrique, les emprunts ont été divisés par quatre à 2 milliards.

Selon la BRI, les déboires du holding public Dubai World, qui avait fait trembler les places financières internationales en novembre en demandant un moratoire sur sa dette, ont pesé sur les emprunteurs des pays émergents, ce qui expliquerait un recul des crédits dans ces Etats.