Un rapport du Congrès américain a mis en lumière des opérations financières douteuses qui auraient été menées aux États-Unis en 2006 par l'ancien président gabonais Omar Bongo, aujourd'hui décédé, et par des membres de sa famille, dont son fils Ali, qui lui a succédé.

Le document de 330 pages publié jeudi indique que l'ancien président et son fils, alors ministre de la Défense, ont déboursé 18 millions de dollars pour s'offrir les services d'un lobbyiste américain Jeffrey Birrell. Leur but: acquérir six véhicules blindés et six avions militaires C-130.

Par ailleurs, Omar Bongo aurait «fournit de grandes quantités d'argent liquide à sa fille Yamilee Bongo-Astier» qui a déposé ces fonds dans des banques à New York entre 2000 et 2007, selon ce rapport portant sur le blanchiment d'argent.

La femme d'Ali Bongo, Inge Lynn Collins Bongo, est également citée comme ayant transféré de fortes sommes d'argent aux États-Unis. Dans le coffre fort de l'une des banques, dit le rapport, elle possédait un million de dollars en billets de 100 dollars.

Parallèlement, les parlementaires épinglent le fils du président de la Guinée équatoriale, Teodore Nguema Obiang. Celui-ci aurait fait entrer aux États-Unis environ 110 millions de dollars par l'intermédiaire de deux avocats américains, Michael Berger et George Nagler. Une enquête du département de la Justice américaine est en cours à ce sujet.

Avec d'autres exemples à l'appui, les élus de la commission des Enquêtes du Sénat américain dénoncent les failles du système financier des États-Unis qui permet à certaines personnalités de transférer de l'argent à la provenance douteuse vers des banques américaines, via des lobbyistes, des avocats, des agents immobiliers ou d'autres intermédiaires.