Le secrétaire américain au Trésor, Timothy F. Geithner, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et leurs homologues du Groupe des 7 auront peu de distractions lorsqu'ils se réuniront dans l'Arctique canadien pour discuter des politiques divergentes en ce qui concerne l'avenir des réglementations bancaires.

C'est Jim Flaherty, ministre canadien des Finances, qui accueillera les responsables financiers et les présidents des banques centrales les 5 et 6 février prochains à Iqaluit, une ville à quelque 300 kilomètres au sud du cercle arctique.

M. Flaherty a indiqué qu'il plaidera en faveur d'une plus grande unité après que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France eurent décidé de lever un impôt sur les banques ou les primes même après que les leaders du Groupe des 20 ont promis en septembre dernier de «hausser les normes ensemble».

«Nous tentons d'adopter une approche synchronisée et, manifestement, certaines autorités vont dans des directions différentes», a souligné M. Flaherty en entrevue le 12 janvier dernier à Swift Current, en Saskatchewan.

Ce mois-ci, le président américain Barack Obama a annoncé des programmes pour instituer un impôt sur les institutions financières de manière à récupérer les pertes du programme Troubled Asset Relief Program (TARP) et pour réduire le déficit, une solution que le Canada n'envisage pas, a dit M. Flaherty.

Entre-temps, le gouvernement du Royaume-Uni a mis en place une taxe de 50% sur les primes de plus de 25 000 livres (40 400$US) consenties aux employés dans les banques. La France a également adopté une mesure pour lever un impôt non récurrent. Les responsables du G7 ont également des opinions différentes quant à la question d'imposer les transactions financières, le Royaume-Uni et d'autres gouvernements européens étant en faveur d'une telle approche alors que les États-Unis et le Canada s'y opposent.

Le Canada s'inquiète de voir que l'industrie financière affiche de nouveau de «l'orgueil démesuré» et craint une perte d'élan quant aux réformes à apporter, a expliqué un responsable du ministère canadien des Finances qui a requis l'anonymat. Le G7 doit aussi évaluer si les banques sont suffisamment capitalisées, a ajouté la source.

L'initiative du Canada, qui préside le G8 cette année, de manière à atténuer les différences entre les gouvernements survient au moment où les patrons des banques canadiennes réclament une plus grande uniformité et plus de certitude en ce qui concerne les réglementations.

Les cinq plus grandes banques canadiennes font partie des 20 plus importantes en Amérique du Nord au chapitre de la valeur marchande et elles se sont en général bien tirées d'affaire lors de la crise du crédit. À la différence de ce qui s'est passé aux États-Unis et au Royaume-Uni, le Canada n'a pas eu à venir à la rescousse de son industrie bancaire.

Au cours d'une conférence, la semaine dernière à Toronto, Gordon Nixon, PDG de la Banque Royale, a réclamé des «règles passablement simples que le marché peut comprendre.» Il a ajouté que les réglementations devraient être universelles pour s'assurer que «tous les acteurs du système soient sur un pied d'égalité».