Les pays de l'Union européenne ont décidé vendredi de verser une aide de 7,2 milliards d'euros sur trois ans aux pays pauvres pour les aider à faire face à l'impact du réchauffement climatique, dans l'espoir de favoriser un accord à la conférence de Copenhague.

«Le chiffre total de l'UE s'élève à 2,4 milliards d'euros par an» en 2010, 2011 et 2012, «avec des contributions de tous les États européens», a déclaré à la presse le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui préside l'UE, à l'issue d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles consacré à la question.

«Cela dépasse ce qui pouvait être attendu de la part de l'UE, et est au-dessus en tout cas des évaluations qui avaient faites il y a quelques mois», qui fixaient un objectif de quelque 6 milliards d'euros, a dit de son côté le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Il a souligné que cette enveloppe serait particulièrement importante «pour les pays pauvres et vulnérables» d'Afrique.

Au final, les Européens vont contribuer à hauteur d'un tiers du total des aides mondiales immédiates prévues pour les pays pauvres, dans le cadre des négociations internationales en cours sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Cette aide sur trois ans, financée par les pays riches, constitue un des enjeux principaux des négociations à Copenhague. Elle doit permettre aux pays en développement de faire face à l'impact du réchauffement et de mettre en place des économies faiblement polluantes.

«Nous montrons notre leadership (sur le climat) en prenant notre juste part» de l'aide, mais «nous exhortons les autres pays dans le monde à faire des contributions comparables», a souligné M. Reinfeldt.

Toutefois, certaines ONG se montrent sceptiques sur les promesses européennes, en soulignant qu'une partie des fonds sont en fait recyclés à partir de programmes d'aide nationaux au développement déjà budgétés, ce qu'a reconnu M. Reinfeldt.

«C'est un mélange d'argent déjà programmé et d'argent frais», a-t-il dit.

Le chèque européen doit venir financer à la conférence de Copenhague un pot mondial d'aide aux pays pauvres, abondé par les seules nations riches, et évalué à 10 milliards de dollars par an pendant trois ans, soit près de 7 milliards d'euros par an.

À partir de 2013, un mécanisme pérenne doit prendre le relais, associant fonds publics et privés. Les besoins mondiaux sont évalués à 100 milliards de dollars d'ici 2020.

Par ailleurs, les Européens ont réaffirmé vendredi leur proposition d'un relèvement de leur objectif de réduction d'émission de gaz à effet de serre de 20% à 30% d'ici 2020, par rapport à 1990, à condition que les autres grands pays développés «fassent les mêmes contributions», a dit M. Reinfeldt, tout en disant que l'Europe ferait preuve de «flexibilité».

«L'objectif retenu par l'Europe c'est 30% de réduction en 2020, c'est la proposition que met l'Europe sur la table, bien sûr avec conditionnalité», a également dit le président français Nicolas Sarkozy.