Les entreprises partout dans le monde seront soumises à une «pression» croissante pour payer des pots-de-vins à mesure que l'économie mondiale sortira de la récession, a affirmé mercredi le secrétaire d'État américain au Commerce, Gary Locke.

«Avec l'économie mondiale qui recommence à progresser (...), la compétition pour les contrats et la tentation de verser des pots-de-vins pour les remporter vont augmenter», a déclaré M. Locke lors d'un colloque organisé par l'OCDE à Washington et à Paris pour la 7e journée internationale contre la corruption.

Selon M. Locke, la communauté internationale doit «redoubler d'efforts» pour lutter contre ce «fléau».

«Les multinationales qui ont leur siège dans les lieux les plus recherchés sont trop souvent impliquées dans des activités illégales», a-t-il déploré, appelant également à «punir» les entreprises fautives basées dans les pays en développement.

«Les pays doivent adopter des lois rendant les entreprises responsables de la corruption de fonctionnaires étrangers», a plaidé M. Locke.

Selon lui, le montant des contrats obtenus dans le monde à la suite de pratiques corruptrices s'élève à plus de 450 milliards de dollars depuis 1994.

Sur la seule année 2008, les entreprises américaines ont été privées de 27 milliards de dollars de contrats parce qu'elles ont refusé de verser des pots-de-vin, a affirmé le ministre.

«Nous craignons que la concurrence et le durcissement de la compétition pour tirer au mieux profit de la reprise ne rendent les compagnies plus ouvertes à la corruption», a ajouté Angel Gurria, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui se trouvait au côté de M. Locke.