Pressé par les pays européens d'assainir ses finances publiques, le gouvernement grec s'est engagé mercredi à tout mettre en oeuvre afin de restaurer la crédibilité financière du pays et regagner la confiance des marchés, afin de préserver sa propre «souveraineté».

«Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maîtriser l'énorme déficit, restaurer la stabilité des finances publiques et promouvoir le développement. C'est la seule voie pour nous assurer que la Grèce ne perdra pas ses droits à la souveraineté», a souligné le premier ministre Georges Papandréou, au cours d'un conseil des ministres.

Car, a-t-il averti, «pour la première fois» depuis le retour de la démocratie en 1974 «l'impasse financière de notre pays menace notre souveraineté nationale».

De son côté, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a affirmé  «que le gouvernement fera tout ce qu'il faudra pour retrouver la crédibilité qu'il a perdue avec des mesures précises et un plan pour diminuer, à moyen terme, le déficit et maîtriser la dette publique».

Soumise à de fortes pressions depuis la crise de Dubaï, la Grèce, membre de la zone euro, est sous le feu des critiques depuis deux semaines en raison de l'explosion de son déficit public, estimé à 12,7% du produit intérieur brut (PIB) et de sa dette estimée à quelque 113% du PIB pour la fin de l'année et à 120% en 2010.

Le 1er décembre, le président de l'eurogroupe, Jean-Claude Juncker, avait apporté un peu de répit au gouvernement d'Athènes, au pouvoir depuis le 4 octobre. «La Grèce n'est pas et ne sera pas en état de faillite», avait-il assuré.

Mais, lundi et mardi, les agences de notation Standard and Poor's et Fitch ont successivement mis sous surveillance la note de crédit à long terme et abaissé la note de dette à long terme.

Fitch a en outre annoncé mercredi avoir placé sous surveillance négative l'ensemble des crédits structurés émis par les établissements grecs, accentuant encore la pression sur Athènes.

M. Papaconstantinou a reconnu que «les dégradations des agences de notation rendent difficile la politique du gouvernement», et prévenu que «la Grèce connaîtra des perturbations sur les marchés ces prochains mois».

Sur une radio française, la ministre française des Finances, Christine Lagarde, a affirmé mercredi ne pas croire «que la Grèce puisse faire faillite».

Mais elle a rappelé que les pays de l'eurogroupe avaient demandé à la Grèce «de mettre en place un vrai plan efficace de recentrage et de recadrage des finances publiques».

Son homologue suédois, Anders Borg, dont le pays préside l'Union européenne jusqu'à la fin du mois, a laissé entendre que les pays européens n'étaient pas disposés à venir en aide à la Grèce en pleine crise budgétaire, et appelé le pays à «enfin appliquer une politique budgétaire sérieuse».

Dans un entretien à un journal allemand, il a appelé Athènes à présenter «un plan de consolidation sur plusieurs années et (à) faire des économies drastiques à court terme».

M. Papaconstantinou a assuré que le plan prévu par le gouvernement pour redresser les finances sera exposé dans le pacte de stabilité et de croissance qui sera remis en janvier à la Commission européenne. M. Papandréou a annoncé qu'il allait présenter ce plan «dans les prochains jours» à ses partenaires européens.

Le plan indiquera «clairement la manière, le calendrier, la feuille de route pour le retour à une situation financière qui n'hypothèque pas l'avenir, et le contrôle de la dette publique», a assuré M. Papaconstantinou.

Il a assuré que le gouvernement continuerait jusqu'en janvier à «donner des preuves de ses intentions, c'est-à-dire en adoptant des mesures et des politiques qui baisseront graduellement les dépenses et le gaspillage dans le secteur public et qui augmenteront les recettes».