Les plus hautes autorités chinoises ont décidé de conserver l'an prochain assez de crédit et de liquidités dans le système pour financer la relance de l'économie, qui devrait aussi être stimulée par la politique budgétaire du gouvernement, a indiqué lundi l'agence Chine Nouvelle.

Les dirigeants du parti et du gouvernement, réunis de samedi à lundi lors de leur traditionnelle annuelle réunion à huis clos, sont convenus de «maintenir la stabilité et de la continuité des politiques macroéconomiques, une politique monétaire modérément souple et une politique budgétaire active», selon l'agence.

Les autorités ont souligné ces derniers mois que la reprise était encore fragile --même si l'objectif de 8% de croissance cette année sera atteint-- et que les mesures de relance allaient se poursuivre.

Mais la réunion, présidée par le chef de l'Etat et du parti communiste, Hu Jintao, a aussi souligné aussi «l'importance de faire des efforts pour accélérer la transformation du mode de développement», mise en relief par la crise économique, selon la même source.

La crise mondiale a fait chuter la demande étrangère pour les produits fabriqués en Chine alors que le secteur des exportations est une composante essentielle de l'économie chinoise.

La Chine a compensé avec un plan de relance qui a fait bondir les investissements en capitaux fixes. Le gouvernement a aussi pris des mesures fiscales en faveur d'un certains nombre de secteurs, comme l'automobile, les chantiers navals ou la sidérurgie.

Des économistes s'inquiètent désormais que les investissements n'amplifient les problèmes de surproduction du pays et de bulles, qui pourraient poser une menace à terme pour l'économie chinoise mais aussi avoir des répercussions internationales.

Pour accompagner et financer le plan de relance (de près de 400 milliards d'euros sur deux ans), la Chine a relâché son contrôle du crédit observé les années précédentes, poussant les banques à prêter en abondance. Là encore, cela a suscité des craintes de bulles dans les secteurs immobilier et boursier et d'augmentation des créances douteuses des établissements financiers.

Pékin tente depuis des années un rééquilibrage de son modèle de croissance pour aller vers davantage de consommation des ménages, mais celle-ci ne représente encore que quelque 37% du produit intérieur brut, contre 55-57% en Inde, en Allemagne, au Japon ou en Corée du Sud.