L'Europe devrait encore perdre plus de sept millions d'emplois en 2009-2010, alors qu'elle avait constaté 9,7 millions de créations entre 2005 et 2008, et le chômage pourrait franchir le seuil des 10% d'ici à 2010 malgré la reprise de l'économie, selon un rapport et une communication publiés lundi par la Commission européenne.

«La croissance observée depuis l'an 2000 a été largement effacée par la crise», selon l'édition 2009 de «L'emploi en Europe», qui souligne que le taux de chômage des jeunes notamment a atteint ces derniers mois «de nouveaux sommets historiques». Globalement, les plus touchés sont «les hommes, les jeunes, les moins qualifiés et les travailleurs temporaires».

«Plus de quatre millions d'emplois ont été détruits depuis le début de la crise», mais les pertes d'emplois «restent relativement limitées dans certains États membres jusqu'à présent, notamment grâce au recours à la réduction du temps de travail ou au chômage partiel temporaire», d'après le rapport.

Pour le commissaire européen à l'Emploi, Vladimir Spidla, après les réactions à court terme face à la crise, les réformes structurelles à long terme «sont une condition préalable pour que l'économie et les marchés de l'emploi européens puissent émerger de la récession actuelle bien préparés aux défis de demain, en particulier la transition vers une économie à faibles émissions de carbone».

«Les efforts accomplis par l'UE vers une économie concurrentielle et à faibles émissions de carbone vont sensiblement dynamiser le marché du travail», selon le rapport, qui note cependant que «la création totale nette d'emplois devait être limitée».

Par ailleurs, «le chômage de longue durée reste une menace sérieuse» pour les marchés européens de l'emploi, même s'il recule depuis les années 1990, selon le rapport, qui conseille de favoriser la «flexisécurité».