AbitibiBowater, qui procède actuellement à une restructuration sous la protection des tribunaux, a reporté à l'année prochaine la mise à pied de 120 employés de son usine de papier à Clermont, au Québec, après avoir reçu de nouvelles commandes provenant de l'extérieur de l'Amérique du Nord.

L'usine de Clermont faisait originellement partie du plan annoncé en septembre par l'entreprise, qui prévoyait fermer plusieurs installations et couper environ 1500 emplois en raison de la baisse de la demande. Le sursis de 10 semaines permettra aux employés de travailler les Fêtes de fin d'année.

Tous les employés d'AbitibiBowater n'ont pas la même chance.

Cinq usines au Québec, en Ontario et en Alabama devraient fermer leurs portes pour une durée indéfinie, alors qu'une autre en Nouvelle-Écosse verra sa production sévèrement réduite.

Environ 340 travailleurs de l'usine de Beaupré, près de Québec, ont connu leur dernier jour de travail jeudi, la compagnie ayant mis fin aux activités en raison de la faible demande pour le papier commercial.

AbitibiBowater a également décidé la semaine dernière de ne pas rouvrir l'usine de Dolbeau, inactive depuis le 20 juin, qui employait autour de 300 personnes.

Quelque 360 travailleurs ont aussi été touchés par la fin des activités à Thunder Bay. L'arrêt de deux machines, l'une à Fort Francis et l'autre en Alabama, ont respectivement affectés 75 et 85 employés.

La production de l'usine de Brooklyn, en Nouvelle-Écosse, qui emploie 300 personnes a été réduite de moitié.

Le porte-parole d'AbitibiBowater, Pierre Choquette, a déclaré que la faiblesse de la demande et la montée du dollar canadien rendaient difficile toute prédiction quant à la nécessité de coupes additionnelles.

Même si la demande pour le papier journal semble vouloir se stabiliser, elle a chuté d'environ 30 pour cent depuis novembre 2008. Chaque fois que le dollar canadien gagne un cent, l'entreprise perd entre 20 et 30 millions en ventes annuelles.

Alors que certains journaux suppriment leur édition du dimanche, réduisent la taille de leur publication ou cessent leurs activités, la transformation de l'industrie laisse présager que certaines ventes pourraient bien être irrémédiablement perdues.