Ce serait une «grave erreur» de penser que la crise financière est terminée, a déclaré mercredi Thomas Mirow, président de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), active dans les pays de l'ancien bloc soviétique.

Dans un discours devant des hommes d'affaires à Londres, M. Mirow a indiqué par ailleurs que le BERD s'apprêtait à aggraver encore ses prévisions de baisse du produit intérieur brut (PIB) de sa zone d'activité pour 2009, tout en maintenant ses perspectives pour 2010.

«Nous voyons des signes de stabilisation dans de nombreuses parties de l'économie mondiale» et le mot «reprise» commence à être prononcé, mais «je voudrais mettre en garde contre tout optimisme prématuré, et je pense que ce serait une grave erreur que de penser que la crise est terminée», a-t-il dit.

«Notamment, la crise du crédit est tout sauf finie», selon lui. Il a noté que les banques se focalisaient sur leurs principaux clients, sur l'allègement de leurs bilans et la baisse de leur exposition au risque.

«Nous saluons ces étapes nécessaires, mais elles signifient aussi que l'appétit pour de nouvelles activités, et leur volume, restent très bas, en conséquence de quoi l'aspect du crédit actuellement reflète l'aversion au risque des banques et leur focalisation sur une meilleure qualité des emprunteurs», a-t-il dit.

Les récentes prévisions de la BERD font état d'une baisse de 5,2% du PIB régional en 2009, avant une croissance de 1,4% en 2010. «Nous révisons actuellement cette prévision et publierons nos nouveaux chiffres d'ici à la fin octobre, mais il est d'ores et déjà raisonnable de prédire que les révisions se feront à la baisse», a déclaré M. Mirow.

Il a souligné cependant que ces révisions étaient dues à un premier trimestre pire que prévu (-9,4% en Russie sur un an, -18% en Lettonie et -20,3% en Ukraine), et que le deuxième avait «apporté une stabilisation». «Nous pensons donc ne pas avoir à réviser à la baisse notre prévision pour 2010», a-t-il dit.