La récente crise boursière et la stabilisation du marché du crédit qui a suivi renforcent la probabilité d'une vague d'offres d'achat hostiles, estiment des analystes de Citigroup dans un rapport publié jeudi, en soulignant qu'une grande part des fusions-acquisitions récentes ont d'ailleurs été non sollicitées.

«Le rebond de l'activité de fusions-acquisitions hostiles et non sollicitées pourrait être particulièrement marqué, lit-on dans ce rapport: l'histoire montre que les fusions-acquisitions récentes tendent à rebondir fortement après un effondrement du marché boursier et une récession économique, en raison de la volonté des acheteurs de capitaliser sur des capitalisations déprimées de leurs cibles.»

«En même temps, la réouverture des marchés du crédit a permis aux acheteurs de lever des liquidités substantielles».

Enfin, du côté des cibles, les mécanismes de défense ont été affaiblis, notent les analystes de Citigroup: «la vulnérabilité aux offres hostiles et non sollicitées a augmenté ces dernières années car les sociétés ont, sous la pression des militants de la gouvernance d'entreprise, retiré des mécanismes de défense traditionnels».

Moins de sociétés se sont dotées de plans de droits des actionnaires, et la stabilité des conseils d'administration est remise en cause par la désaffection pour leur renouvellement par tranche, expliquent-ils.

Ce rapport n'évoque pas de cas précis, mais plusieurs valeurs phares ont effectivement été engagées ces derniers mois dans des batailles de prise de contrôle.

L'exemple le plus récent est la volonté annoncée cette semaine de l'Américain Kraft Foods de s'emparer du confiseur britannique Cadbury, qui a jusqu'à présent jugé l'offre présentée sous-évaluée.

Cette analyse de Citigroup contraste avec celle de plusieurs autres analystes et spécialistes des fusions-acquisitions, qui remarquent que jusqu'à présent l'activité de rapprochement a redémarré prudemment, surtout par le biais d'opérations amicales sans sortie de cash inconsidérée.

«Il y a des opérations et un contexte plus favorable, mais ce n'est pas la folie» des fusions-acquisitions comme il y a trois ans, assurait cette semaine Thomas Campion, managing director à la division banque d'investissement de UBS.