Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a estimé jeudi que l'économie «en zone euro et ailleurs» montrait des «signes croissants de stabilisation», lors d'une conférence de presse.

La période de forte contraction de l'économie a touché à sa fin, a déclaré M. Trichet. La BCE prévoit une reprise «très progressive» de la conjoncture, mais «les incertitudes restent élevées», a-t-il ajouté.

Dans ses nouvelles prévisions, elle mise désormais sur une légère croissance de 0,2% du produit intérieur brut de la zone euro l'an prochain, contre un recul de -0,3% envisagé jusqu'à présent.

Pour 2009, la BCE s'est aussi montrée un tantinet plus optimiste, avec une récession estimée à -4,1%, contre -4,6% en juin dernier, selon des chiffres annoncés par son président.

Concernant l'évolution des prix, elle a légèrement relevé ses prévisions à 0,4% en 2009, contre +0,3% jusque là, et à 1,2% l'an prochain (contre +1%).

Pour lui, le niveau des taux d'intérêt directeurs reste «approprié pour le moment». Plus tôt, le conseil des gouverneurs avait décidé à «l'unanimité» de laisser le principal taux à son niveau historique de 1%.

Les gardiens de l'euro ont également décidé de réaliser la prochaine opération de refinancement sur un an au taux fixe de 1%. La première, effectuée en juillet, avait permis aux banques d'emprunter plus de 442 milliards d'euros auprès de la BCE à des conditions très avantageuses.

L'institution s'était réservée la possibilité d'augmenter le taux sur les deux prochaines opérations de ce style, qui font partie de ses mesures les plus spectaculaires de lutte contre la crise. Concernant la prochaine prévue le 30 septembre, les conditions restent donc les mêmes, ce qui conforte les attentes d'un long statu quo sur les taux directeurs en zone euro, jusqu'à la deuxième moitié de 2010.

Aucune décision n'a été prise sur l'opération de décembre, a indiqué le Français.