Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a accueilli plutôt favorablement jeudi la volonté française de limiter les bonus bancaires au niveau international lors du prochain sommet des pays du G20 aux États-Unis.

Sans vouloir commenter précisément l'idée avancée mercredi par le chef de l'État français, Nicolas Sarkozy, il a indiqué en soutenir l'esprit.

En 2004, «l'une des premières initiatives de ma Commission a été de proposer l'introduction de principes limitant les bonus et salaires des dirigeants, mais personne n'y a prêté attention», a regretté M. Barroso, lors d'une conférence de presse, après un entretien avec le président du Parlement européen, Jerzy Buzek.

«Je suis très heureux à présent de voir que certains dirigeants y prêtent attention et bien entendu nous allons travailler, dans le cadre du G20, en vue de nous attaquer à toutes questions liées au renforcement de l'éthique dans l'économie de marché», a-t-il ajouté.

M. Barroso a estimé que la Commission européenne et la France, lorsqu'elle présidait l'Union européenne au second semestre 2008, étaient «à l'origine» de la prise de conscience au niveau mondial de la nécessité d'une plus grande régulation des marchés financiers suite à la crise.

Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu'il prônerait auprès de ses partenaires du G20 à Pittsburgh fin septembre une limitation des bonus bancaires au niveau international, au lendemain de l'annonce en France de mesures acceptées par les banques pour limiter les primes versées à leurs traders.

Cette proposition a été soutenue par la chancelière allemande Angela Merkel.

Au niveau européen, la Commission européenne a proposé en juillet de discipliner les systèmes de rémunération dans les banques au sein des pays de l'UE, afin qu'ils «n'encouragent pas et ne récompensent pas la prise de risque excessive». Après les excès constatés durant la crise financière, la Commission réclame notamment «un équilibre entre la part fixe du salaire et les bonus», sans pour autant aller jusqu'à fixer une limite.

Ces propositions doivent encore être discutées par les ministres des Finances de l'UE.

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