Le Canada continuera à conclure des accords de libre-échange à la pièce parce que le rêve d'en arriver à une telle entente qui s'applique au monde entier semble piétiner, a indiqué mardi le premier ministre Stephen Harper.

M. Harper participait à une cérémonie pour la signature d'un accord de libre-échange au Palais royal de Panama en compagnie du président de ce pays, Ricardo Martinelli. L'entente a été finalisée durant une brève escale du premier ministre canadien dans ce pays après le sommet nord-américain, qui s'est déroulé lundi au Mexique. Il s'agit du huitième accord de libre-échange conclu en l'espace d'un an par le Canada avec un autre pays.

L'année dernière, les exportations canadiennes vers le Panama se sont établies à seulement 128 millions $, mais l'économie de ce pays croît à un rythme accéléré. En 2008, le PIB du Panama a augmenté de 9,2 pour cent, malgré la récession mondiale.

En conférence de presse, mardi, M. Harper a expliqué que le Canada négocie des accords commerciaux avec des pays à titre individuel, parce que les accords internationaux ne semblent pas faire de progrès.

Cette approche à la pièce aidera à combler le vide laissé par l'échec apparent de la ronde des négociations de Doha sur le libre-échange de l'Organisation mondiale du commerce.

«Il est vrai que certains de ces accords sont petits, mais si on les additionne, ils deviennent de plus en plus importants», a dit Stephen Harper en conférence de presse. «Nous reconnaissons tous, depuis un moment, que l'avenir des négociations de Doha est incertain. Je crois que nous avons agi selon cette hypothèse depuis le début. Cela ne signifie pas que les négociations de Doha sont sans espoir, mais elles n'avancent certainement pas.»

Selon M. Harper, un échec des négociations de Doha pourrait encourager l'Union européenne à tenter de conclure à son tour un accord de libre-échange avec le Canada. Des accords avec l'Inde, la Corée du Sud et plusieurs pays des Amériques sont également en voie d'être conclus.

M. Harper est d'avis que le Canada devrait continuer à tenter de conclure d'autres ententes de libre-échange, au moment même où les États-Unis semblent avoir freiné les négociations commerciales qu'ils tiennent avec d'autres partenaires potentiels. «C'est une occasion pour que le Canada (se sorte de la récession) avant les autres, a-t-il dit. Et c'est exactement ce que nous faisons ici (au Panama), en Colombie et ailleurs dans notre hémisphère.»

Stephen Harper a par ailleurs salué l'élection du président Martinelli et s'est réjoui que le nouveau président conservateur ait fait campagne en promettant la libéralisation du commerce.

L'accord de libre-échange conclu cette semaine doit encore être approuvé par le Parlement canadien.