L'État islandais va renflouer à hauteur de 270 milliards de couronnes (2,4 milliards de dollars) les trois principales banques islandaises, nationalisées en urgence en octobre à cause de la crise financière internationale, a-t-il annoncé lundi.

Le plan concerne les trois nouvelles banques (Islandsbanki, New Kaupthing et New Landsbanki) créées sur les cendres des banques commerciales qui avaient fait faillite en l'espace d'une semaine en octobre, indique le gouvernement dans un communiqué.

L'accord, précédé par plusieurs semaines de négociations avec les créanciers des banques, doit être appliqué le 14 août via des émissions d'obligations, poursuit-il.

Il prévoit également que la quasi-totalité du capital de deux banques, Islandsbanki (ex-Glitnir) et New Kaupthing, soit rendue à des actionnaires privés, même si l'État restera au conseil d'administration.

«Les accords annoncés aujourd'hui sont un pas très important dans la reconstruction de l'économie islandaise», s'est félicité le premier ministre islandais, la sociale-démocrate Johanna Sigurdarddottir, lors d'une conférence de presse.

«Les créanciers deviendront propriétaires des deux banques, tandis que l'État islandais restera seul propriétaire de la Landsbanki», a-t-elle dit.

Le gouvernement prévoit que le fonds Glitnir détiendra d'ici fin septembre 100% du capital d'Islandsbanki et Kaupthing 87% du capital de New Kaupthing, l'État restant actionnaire à hauteur de 13%.

«Cela limitera considérablement les risques pris par l'État islandais, qui ne sera pas le seul acteur du système bancaire en tant que propriétaire», a estimé le ministre des finances Steingrimur Sigfusson lors de la même conférence de presse.

Le système financier islandais, qui avait représenté jusqu'à 11 fois le produit intérieur brut (PIB) de l'île, s'est effondré l'an dernier, entraînant le plongeon de la couronne islandaise, un bond spectaculaire du chômage puis la démission du gouvernement.

La restructuration du secteur bancaire est vue par le gouvernement comme la clé de la relance économique de l'Islande, qui doit honorer plusieurs milliards d'euros de prêts souscrits entre autres auprès du Fonds Monétaire International (FMI).

En 2009, l'Islande, île volcanique de 320 000 habitants, devrait subir une récession de plus de 10%, selon le ministère des Finances.

L'Islande, dont le Parlement vient de voter en faveur de l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne, avait réglé le mois dernier l'autre dossier financier délicat hérité de la crise financière, le remboursement au Royaume-Uni et aux Pays-Bas de fonds avancés pour indemniser les clients britanniques et néerlandais de la banque en ligne Icesave.

Le Parlement doit encore apporter son feu vert à l'accord sur Icesave.