Les banques européennes, qui sont confrontées à une baisse de leurs revenus, pourraient économiser entre 35 et 40 milliards d'euros (57 à 65 milliards CAN) en réduisant leurs coûts, notamment de commercialisation, selon un rapport du cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman publié mardi.

Le cabinet a sondé les intentions de 40 banques de détail européennes dans 17 pays. Il ressort qu'au-delà des coupes budgétaires déjà engagées, les banques sont en train de lancer une nouvelle vague de réduction des coûts, avec l'ambition de diminuer leur base de coût de 15%, soit une économie comprise entre 35 et 40 milliards d'euros.

Pour atteindre cet objectif, les banques doivent commencer par rentabiliser leur réseau de distribution dans lequel elles ont lourdement investi en phase de croissance, ouvrant des agences, développant les canaux à distance (internet et téléphone) ou finançant de coûteuses campagnes de communication, selon le cabinet.

En effet, le réseau représente «de loin leur principal poste de coûts», relève Fabrice Asvazadourian, l'un des auteurs de l'étude. La réduction passe par un «allègement» des agences voire des fermetures, le développement de ventes réalisées de bout en bout sur internet, mais aussi une meilleure évaluation du retour sur investissement des dépenses marketing, selon lui.

Autre levier, les banques françaises pourraient profiter des départs en retraite importants dans les prochaines années pour réduire la masse salariale, en ne remplaçant pas tous les partants.

Les banques ont aussi intérêt à s'attaquer au problème de la complexité qui génère des «coûts cachés» importants: «trop de produits, trop de références, trop d'options», résume l'expert.

«Il s'agit à la fois d'une attente des clients, qui veulent des produits plus simples, et des régulateurs, qui veulent des produits que les forces de vente soient capables de maîtriser», explique-t-il.