Il n'y a pas que Jim Balsillie au Canada qui tente d'acheter une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH).

D'autres millionnaires canadiens regardent actuellement les livres d'équipes américaines, selon un évaluateur financier réputé dans le milieu du sport professionnel.

Selon Michael Rapkoch, président de la firme Sports Value Consulting, «au moins deux ou trois Canadiens» ont regardé les livres d'équipes de la LNH dernièrement. Ils n'envisagent toutefois pas de déménager une équipe au Canada sans l'aval de la LNH, comme tente de le faire Jim Balsillie avec les Coyotes de Phoenix.

«Les gens que je connais veulent jouer selon les règles de la LNH», dit Michael Rapkoch, dont la firme située au Texas a évalué des équipes sportives professionnelles pour une soixantaine de clients au cours des 10 dernières années. George Gillett a notamment fait appel à ses services lors de l'achat du Canadien en 2001.

Michael Rapkoch s'attend à voir plusieurs équipes de sport professionnel changer de mains d'ici deux ans.

«Le marché sera très actif au cours des deux prochaines années, dit-il. Je m'attends à la vente de certaines équipes de la LNH, d'une équipe de football, d'une équipe de basketball et peut-être même d'une équipe du baseball majeur. Les propriétaires dont les entreprises principales ne vont pas bien devront prendre une décision. Que feront-ils avec leurs jouets dans le sport professionnel? Sont-ils encore capables de financer les pertes de leurs équipes sportives?»

Selon le blogue sportif de la revue Forbes, les Predators de Nashville, les Blues de St. Louis et les Panthers de la Floride sont les équipes de la LNH les plus susceptibles d'avoir de nouveaux propriétaires au cours des prochains mois. Dans les autres ligues de sport professionnel, les propriétaires des Dodgers de Los Angeles (baseball), les Cardinals de St. Louis (baseball), les Grizzlies de Memphis (basket) et les Pacers de l'Indiana (basket) sont aussi dans une situation précaire.

Selon Michael Rapkoch, les acheteurs potentiels hésitent à acquérir une équipe de la LNH qui perd de l'argent. Selon Forbes, 12 des 30 équipes du circuit Bettman ont fait un déficit en 2007-2008. «J'ai parlé à des gens au Canada qui veulent acheter une équipe, et la chose la plus importante qu'ils veulent savoir est si l'équipe fait des profits ou si elle perd de l'argent, dit Michael Rapkoch. Les profits sont le facteur le plus important, même si le prix de vente d'une équipe est généralement basé sur les revenus.»

Il y a aussi un écart entre le prix exigé par les propriétaires et le prix offert par les acheteurs. «C'est la plus grande divergence (sur le marché) présentement, dit Michael Rapkoch. Mais il y a au moins deux ou trois acheteurs (canadiens) intéressés. Malgré les difficultés économiques, le hockey est toujours un sport aussi excitant à voir en personne et aussi intéressant à regarder à la télévision en raison de la haute définition.»

Aux amateurs de hockey qui espèrent une septième franchise canadienne - à Winnipeg, en Ontario ou à Québec, les trois marchés les plus probables -, Michael Rapkoch ne veut pas donner de faux espoirs. Un propriétaire canadien de plus ne veut pas nécessairement dire une équipe canadienne de plus. La preuve: Len Barrie, magnat de l'immobilier de la Colombie-Britannique, a acheté la moitié des actions du Lightning l'an dernier tout en gardant l'équipe à Tampa Bay.

«Beaucoup de gens veulent acheter une équipe américaine et la déménager au Canada, mais les équipes ont un bail à long terme et vous ne pouvez pas briser un bail comme ça! Vous devez aussi respecter les règles de la LNH, dit Michael Rapkoch. C'est comme si vous achetiez un McDonald's à Hamilton et que vous vouliez le déménager au centre-ville de Toronto car vous y feriez plus d'argent. McDonald's ne vous laissera pas faire. C'est la même chose pour une franchise de la LNH.»