La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a souhaité mercredi un débat au niveau européen sur l'analyse spécifique des déficits, notamment concernant ceux qui résultent des mesures adoptées pour endiguer la crise économique.

«Il faut que l'on ait un débat sur l'analyse spécifique des déficits et ça c'est un débat que l'on aura j'espère au niveau européen», a-t-elle dit en marge de l'ouverture de la World Investment Conference à La Baule.

Les règles du Pacte de stabilité européen ou «critères de Maastricht» obligent les États à maintenir leur déficit public sous la barre de 3% du produit intérieur brut (PIB), mais la crise économique a fait passer dans le rouge les finances des grandes économies européennes.

La France par exemple attend un déficit public de plus de 6% du PIB cette année et, fin avril, l'Union européenne a lancé des procédures pour déficit excessif contre la France, l'Espagne, l'Irlande et la Grèce.

«On a eu une très forte augmentation du déficit d'un certain nombre de pays. Je prends l'Irlande, qui avait un comportement budgétaire très vertueux, dont le modèle économique était vanté: ce pays a dû passer très vite d'un déficit exemplaire à un déficit qui tutoie les 12%», a-t-elle noté.

«On a des déficits de natures différentes, il faut que l'on soit attentifs à l'analyse que l'on en fait, aux projections de calendriers de sortie que l'on élabore, pour avoir un traitement qui soit dépendant de la nature des dépenses, du calendrier de dépenses, de la réversibilité de la dépense», a-t-elle ajouté.

«On ne peut pas appliquer les mêmes règles pour du 2% de déficit irlandais traditionnel et du 12% de déficit irlandais», a expliqué la ministre.