Le secrétaire général de l'Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE), Angel Gurria, a affirmé mardi à Washington que seule la menace de sanctions était efficace pour faire coopérer les paradis fiscaux.

M. Gurria a rappelé que 84 pays dans le monde avaient adopté les normes de l'OCDE en matière de coopération fiscale, même si quatre membres de l'Organisation (Autriche, Belgique, Luxembourg et Suisse) ne l'ont toujours pas fait.

«Ce qui s'est passé ces trois derniers mois, en fait en l'espace de deux semaines (de mars), c'est que l'ensemble des 84 pays ont annoncé soit qu'ils appliquaient ces normes, soit se sont engagés à le faire», a souligné le dirigeant mexicain de l'organisation représentant les pays développés de la planète.

«Pourquoi en 10 ans n'avons-nous pas fait les progrès réalisés en trois semaines? Parce qu'avant le sommet du G20 (à Londres le 2 avril, ndlr), il allait y avoir une réunion des ministres des Finances le 14 mars, et que le mot de sanctions allait pour la première fois être évoqué», a-t-il expliqué.

«Aussi parce que le ministre allemand, Peer Steinbrück, et le ministre français (du Budget, ndlr) Eric Woerth, parlaient tous les deux de manière très dure des pays non coopératifs, et disaient en substance: nous allons adopter des sanctions», selon le patron de l'OCDE.

Le président français, Nicolas Sarkozy, «a appelé toutes les banques et dit: assurez-vous que tous les pays où vous avez des activités coopèrent, ou alors, vous, les banques françaises, n'allez plus être autorisées par l'État de maintenir les 2000 succursales que vous avez dans ces pays», a-t-il illustré.

Le Costa Rica, les Philippines et la Malaisie ont été les trois derniers pays retirés en avril de la liste «noire» des paradis fiscaux tenue par l'OCDE, après s'être engagés à se conformer aux règles internationales en matière d'échange d'informations fiscales.