L'économie de la Chine devrait ralentir encore en 2009 mais garder un bon rythme de croissance, alors que l'économie mondiale est en difficulté, estime le Fonds monétaire international dans un rapport publié mercredi.

Après une progression de 9% en 2008, le produit intérieur brut de la troisième économie mondiale devrait augmenter de 6,5%, en 2009, prévoit dans ses perspectives économiques semestrielles le FMI qui, en janvier, tablait sur 6,7%.Un tel taux représenterait «la moitié des 13% de 2007, période précédant la crise, mais toujours une forte performance étant donné le contexte mondial», souligne-t-il.

Pour l'institution, cette bonne tenue s'explique par le fait que l'économie chinoise dépend moins des exportations que d'autres économies asiatiques ainsi que par la réponse massive du gouvernement chinois à la crise.

«Le gouvernement a agi avec force, avec une relance fiscale et un assouplissement monétaire, aidant à développer la consommation et les investissements dans les infrastructures», indique le rapport qui prévoit que la croissance pourrait se relever à +7,5% en 2010.

Dès septembre, avant même que ne soit officiellement reconnu l'impact sur la Chine de la crise mondiale, la Banque centrale a entrepris de baisser ses taux directeurs et d'assouplir le contrôle du crédit et de la liquidité, afin de stimuler l'économie.

En novembre, les autorités ont aussi annoncé un plan de relance de 4000 milliards de yuans de dépenses en 2009-2010, dont 1180 milliards apportés directement par le gouvernement, le reste émanant des entreprises, notamment d'État, et des collectivités locales.

Le gouvernement estime que ses mesures portent déjà leurs premiers fruits, au vu du bond des investissements en capital fixe, de la production industrielle et des ventes de détail au premier trimestre. Même si, entre janvier et mars, l'économie chinoise a enregistré sa plus faible croissance trimestrielle en au moins une décennie: +6,1% en glissement annuel.

«Il y a des signes de revirement de l'activité au premier trimestre», estime également le FMI.

Mais pour l'institution, en Chine comme dans le reste de l'Asie, «il y a encore de la place pour des mesures fiscales».

De plus, «en Chine, de nouvelles mesures pour soutenir la consommation seraient utiles pour rééquilibrer l'économie à moyen terme mais aussi apporter une aide à court terme», ajoute-t-il.

Ces mesures pourraient prendre la forme d'améliorations dans le domaine de la santé publique, de l'éducation, des retraites, de nouveaux investissements en faveur du développement des campagnes ou de réductions d'impôts et de taxes à la consommation.