Les institutions comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale recevront 1000 milliards de dollars US de la part des pays du G20 afin de combattre la crise.

C'est ce compromis qualifié de «nouvel ordre mondial» par Gordon Brown, premier ministre de la Grande-Bretagne, qu'a confirmé le communiqué final du sommet tenu à Londres.

Le Canada fera sa part en ajoutanta un montant de 200 millions au FMI afin d'injecter davantage de liquidités pour financer les opérations commerciales.

Pour répondre rapidement à la crise, le FMI verra notamment ses moyens triplés avec 500 milliards s'ajoutant aux 250 milliards de ressources existantes. S'y ajouteront 250 milliards provenant d'une émission supplémentaire de Droits de Tirage Spéciaux (DTS), l'unité de compte du FMI, qui lui permettra d'augmenter ses ressources propres.

Le FMI pourra également vendre une certaine quantité d'or pour aider les pays les plus pauvres touchés par la crise. Si les revenus dégagés par cette opération de vente d'or ne peuvent être quantifiés avec précision, l'ensemble des ressources supplémentaires du FMI atteindront 1,1 milliard, selon le communiqué publié à l'issue de la réunion du G20.

Les dirigeants du FMI et de la Banque mondiale seront désormais nommés au mérite, mettant fin à l'accord implicite qui réservait le FMI aux européens et la Banque mondiale aux américains.<

Le G20 a également indiqué que 250 milliards seront consacrés à aider le financement du commerce pour relancer les échanges mondiaux et que les banques multilatérales de développement, comme la Banque asiatique de développement et son homologue africaine, recevront 100 milliards de financement supplémentaires.

S'attaquer aux paradis fiscaux

Selon les conclusions du sommet, une liste des paradis fiscaux va également être publiée immédiatement par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour décourager l'évasion fiscale.

Le communiqué final affirme que «l'ère du secret bancaire est terminée» et que «des sanctions» seront prises contre les centres fiscaux non-coopératifs.

Par ailleurs, les pays du G20 se sont mis d'accord pour mettre en oeuvre de «nouvelles règles» sur les salaires et les bonus au niveau mondial, selon M. Brown et obliger les entreprises à faire preuve de «responsabilité sociale».

À l'issue de ce sommet, un «nouvel ordre mondial» va émerger de la crise économique, a estimé Gordon Brown, hôte du sommet londonien. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a affirmé qu'il s'agissait «d'un compromis historique pour une crise exceptionnelle».

Harper satisfait

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a fait l'éloge de ses collègues du G20 pour l'unité manifestée dans l'élaboration de la déclaration officielle et a fait part de son optimisme quant à l'avenir des marchés internationaux.

En conférence de presse, M. Harper a affirmé a qualifié la décision de «remarquable». Comparant ensuite cette déclaration avec ce qu'il s'était fait dans le passé, le premier ministre a ajouté qu'il n'avait jamais vu une réaction «aussi rapide et coordonnée» de la part de la communauté internationale, et il est d'avis que ces gestes devraient donner beaucoup de confiance aux marchés.

Le président de la France, Nicolas Sarkozy, s'est déclaré «heureux» que ce sommet soit allé «au-delà de ce que nous pouvions imaginer».

Les dirigeants du G20 ont également décidé de se réunir à nouveau d'ici la fin de l'année, a précisé Gordon Brown, sans préciser la date et le lieu de cette nouvelle rencontre.

M. Sarkozy a pour sa part indiqué que ce troisième G20 aurait lieu après la prochaine assemblée générale de l'ONU.