Le milliardaire Li Ka-shing, qui avait prédit que la bulle boursière chinoise éclaterait en 2007, a indiqué hier que la Chine sera à la tête de la reprise économique mondiale, ajoutant que les investisseurs devraient songer à acheter des actions et des propriétés.

«La Chine sera la première à voir son économie se redresser, mais la reprise aux États-Unis ne devrait pas accuser beaucoup de retard», a dit celui qui se classe au deuxième rang parmi les hommes les plus riches en Asie, au cours d'une conférence de presse hier à Hong Kong. M. Li est, notamment, un important actionnaire de la pétrolière canadienne Husky Energy.

 

«Si on a des liquidités, on peut penser à acheter des actions et des propriétés», a-t-il indiqué, après que ses compagnies Cheung Kong (Holdings) et Hutchison Whampoa eurent divulgué leurs résultats de 2008.

Si Warren Buffet s'est attiré le surnom de «Sage d'Omaha», les médias de Hong Kong ont attribué celui de «Superman» à M. Li parce que de nombreux investisseurs asiatiques en quête d'inspiration se tournent vers lui. Né à Chaozhou, au Guangdong, une province du sud de la Chine, M. Li a fait appel à des nouvelles technologies pour transformer la compagnie de plastiques qu'il avait créée en 1950 en investissements dans le secteur du détail, dans l'immobilier, les ports et l'énergie dans 54 pays.

«Je suis bien disposée à suivre les conseils de M. Li», lance Priscilla Chan, une femme de 37 ans de Hong Kong. «Superman Li a fait ses preuves pour prédire l'évolution des marchés boursiers», dit-elle.

À partir de la fin des années 50, M. Li a acheté différents actifs, y compris des biens immobiliers, au cours de crises telles que les émeutes de 1967 à Hong Kong et les événements de la place Tiananmen, à Pékin, en 1989. En 1979, il a mis la main sur Hutchison, le prédécesseur de HSBC Holdings Plc, en payant la moitié de sa valeur marchande.

Hier, les places boursières ont poursuivi leur remontée aux États-Unis et en Asie. Les contrats à terme sur les actions américaines ont grimpé, ce qui indique que l'indice Standard&Poor's 500 pourrait continuer sa plus grosse reprise depuis 1991, les investisseurs faisant l'hypothèse que le projet de l'administration Obama pour débarrasser les banques de leurs actifs «toxiques» stimulera la croissance.