L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance de lundi à son plus bas niveau de clôture en plus de vingt-six ans, chutant de 1,21% après l'annonce d'un déficit courant record au Japon en janvier.

L'indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a lâché 87,07 points (-1,21%) à 7086,03 points, son plus faible niveau de clôture depuis le 6 octobre 1982.L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 10,86 points (-1,51%) à 710,53 points.

Après avoir démarré la journée en hausse grâce aux chasseurs de bonnes affaires, le marché tokyoïte a rechuté dans le rouge après l'annonce d'un déficit courant de 172,8 milliards de yens en janvier au Japon, le premier en treize ans et le plus important jamais enregistré dans une économie plutôt habituée à dégager des excédents courants record.

Le volume des transactions a été modéré (1,75 milliard de titres échangés).

«Le moral du marché a été atteint par des nouvelles économiques décourageantes venant des États-Unis et du Japon, ainsi que par l'incertitude politique qui règne au Japon», a commenté Mitsushige Akino, de chez Ichiyoshi Investment Management.

La détérioration de la situation économique associée à l'annonce prochaine de grosses pertes par les sociétés japonaises pourrait entraîner le Nikkei en-deçà des 7000 points, selon M. Akino.

L'économie japonaise, très dépendante des exportations, a été durement touchée par une chute de la demande mondiale pour les automobiles, les produits de haute technologie et les machines-outils, qui l'ont entraînée sur la voie de la pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Le Nikkei se trouve actuellement à 80% en dessous de sa valeur de décembre 1989, où il avait atteint un sommet historique à 38 915 points.

«La Bourse poursuit tout simplement une tendance continue à la baisse», a commenté Hirokazu Fujiki, de chez Okasan Securities. «Je ne vois aucun espace permettant un rebond des actions», a-t-il poursuivi.

Les mauvaises nouvelles s'accumulent, avec la publication d'une enquête qui montre que 1318 sociétés japonaises ont fait faillite en février, soit 10% de plus que l'année dernière.

Chute de 4,8% à Tokyo

La Bourse de Hong Kong a pour sa part terminé sur une chute de 4,8%, entraînée par un plongeon du géant bancaire HSBC en fin de séance.

L'indice Hang Seng a perdu 576,94 points à 11 344,58 points à la clôture. Le volume des échanges s'est élevé à 35,79 milliards de dollars de Hong Kong (4,59 milliards US).

Le titre HSBC a terminé en baisse de 24,1%, en raison de l'inquiétude que suscitent ses projets de levée de capitaux. Il a perdu 10,50 $ de Hong Kong (1,35 US) pour terminer à 33 $, reculant fortement en toute fin de séance.

La semaine dernière, la banque basée au Royaume-Uni avait annoncé des résultats annuels pire que prévu et avait demandé à ses actionnaires 17,8 milliards US qui, avait-elle assuré, seraient destinés à financer de futurs investissements et non à redresser son bilan.

«Les investisseurs sont en train de vendre des titres HSBC, craignant qu'ils ne baissent davantage», a dit Jackson Wong, de chez Tanrich Securities, à Dow Jones Newswires.

D'autres banques ont reculé dans le sillage de HSBC.

Hang Seng Bank a cédé 9% à 67 $, Bank of East Asia 7,4% à 12,34 $, et Standard Chartered 2,2% à 79,65 $.

Le poids lourd des télécommunications PCCW est allé à contre-courant de la tendance, terminant en hausse de 1,1% à 3,83 dollars après des déclarations du président Richard Li affirmant ne pas faire l'objet d'enquêtes de la part du gendarme boursier de Hong Kong.

Avec Dow Jones Newswires