Bell (T.BCE) dit avoir reçu plusieurs centaines de requêtes pour partager des antennes de transmission et en venir à des accords d'itinérance avec les nouveaux titulaires de licence sans fil du Canada. Cela expliquerait pourquoi les négociations avec ces nouveaux joueurs prennent du temps, tel que le déplorait Pierre Karl Péladeau mercredi.

Le président et chef de la direction de Quebecor inc. [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] a accusé les exploitants actuels de réseaux sans fil Rogers, Bell et Telus de ne pas être «loin d'être irresponsables», prétendant qu'ils ralentissaient délibérément les négociations et retardant ainsi la mise en place du réseau de Vidéotron, filiale de Quebecor inc.

«Nous avançons le plus rapidement possible avec les requêtes, mais nous avons reçu plusieurs centaines de requêtes du genre depuis l'été dernier, incluant celles de Quebecor, note la porte-parole de Bell, Jacqueline Michelis. Chaque requête doit être analysée individuellement, tout dépendant des exigences techniques. Nous allons aussi vite que nous pouvons.»

«Ils [Quebecor] peuvent bien dire ce qu'ils veulent, mais ce n'est certainement pas un manque d'action de notre part», a ajouté Mme Michelis.

«Nous sommes réceptifs»

Du côté de Rogers, on se défend aussi de ralentir le processus. «Nous avons hâte d'en arriver à des accords d'itinérance avec les nouveaux titulaires de licence, soutient la porte-parole Liz Hamilton. Les nouveaux revenus sont bons pour une entreprise et permettent d'étendre les services aux consommateurs.»

L'itinérance permet aux clients d'un fournisseur d'obtenir un signal cellulaire hors de leur zone d'attache.

«Nous croyons que nos discussions avec les nouveaux titulaires vont bien et que nous sommes réceptifs, ajoute Mme Hamilton. C'est la même chose pour les partages des antennes. Outre cela, il serait inapproprié de commenter publiquement une négociation en cours.»

Chez Telus [[|ticker sym='T.T'|]], personne n'était disponible pour répondre à nos questions hier.

Éviter la multiplication des tours

Comme une quinzaine d'autres nouveaux acteurs, Vidéotron a acquis 17 licences cellulaires au coût de 555 millions l'an dernier. Pour éviter la multiplication des tours dans le paysage canadien, Industrie Canada demande à ce que les nouveaux exploitants s'entendent avec les utilisateurs actuels des tours pour y installer leurs équipements, lorsque c'est possible.

Or, prétend Quebecor, tout ne passe pas comme prévu quand vient le temps de discuter du partage. «Des exploitants se réservent parfois les espaces disponibles pour leurs besoins futurs», illustre la porte-parole Isabelle Dessureault.

En attendant la mise en place de son propre réseau, Vidéotron utilise le réseau de Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] pour offrir son service de sans-fil aux abonnés. Cela cause toutefois certains problèmes.

La semaine dernière, le site ruefrontenac.com rapportait que Vidéotron a déposé une injonction en Cour supérieure parce que Rogers refuserait d'approuver l'utilisation sur son réseau d'un téléphone proposé par Vidéotron (et qui sera aussi compatible avec le nouveau réseau du câblodistributeur).

Comme l'affaire est devant les tribunaux, la porte-parole de Rogers n'a pas voulu commenter.