« J'ai eu quelques aventures, mais je cherche quelque chose de durable. Et toi ? » Pour combler les locaux vides sur la rue Notre-Dame Ouest, la Société de développement commercial (SDC) et PME MTL Grand Sud-Ouest lancent une campagne de séduction visant les entrepreneurs assortie d'un concours dont les prix totaliseront 100 000 $.

Au cours des prochains mois, les vitrines des 14 locaux vacants de la rue Notre-Dame Ouest, entre l'avenue Atwater et la rue Saint-Augustin, exhiberont des messages coquins pour attirer de nouvelles entreprises sur l'artère qui s'est refait une beauté en 2017.

« On veut des commerces pour la population locale en termes d'offre et qui embaucheront des gens du quartier Sud-Ouest », a précisé Jean-Michel Gadoua, président de la SDC Les Quartiers du Canal, en marge du point de presse.

Les entrepreneurs qui participeront au concours appelé « Je suis local et je suis libre » pourront obtenir une bourse allant de 15 000 $ à 35 000 $. Leur projet devra être financièrement viable, créer au moins un emploi à temps plein et répondre aux besoins des résidants, notamment. Ils devront en outre signer un bail d'au moins deux ans.

La SDC précise que le taux d'inoccupation de cette portion de la rue est d'environ 7 %, ce qui se compare à 4 % pour l'ensemble de son territoire. Les travaux de 11 mois terminés récemment ne sont pas en cause, mentionne M. Gadoua, puisque les chiffres étaient similaires auparavant. Le taux d'inoccupation s'expliquerait plutôt par le fait qu'il y avait une certaine proportion de commerces de longue date qui se sont essoufflés, analyse-t-il.

CONGÉ DE TAXES RÉCLAMÉ

L'homme d'affaires Peter Sergakis, qui possède une dizaine de locaux commerciaux sur Notre-Dame Ouest, dont sept sont vides, accueille favorablement l'initiative de la SDC. Mais la Ville doit faire plus pour favoriser la signature de baux, a-t-il plaidé au cours d'un entretien avec La Presse.

« C'est un pas dans la bonne direction. Mais ce n'est pas assez. Les commerçants n'ont pas besoin d'être aidés pendant six mois », affirme M. Sergakis.

« Il leur faut une taxation normale, et à Montréal, ce n'est pas normal, c'est dissuasif. Le niveau de taxation est le plus élevé de tout le Canada. [...] Quand je loue un local 10 000 $ par mois, il y a 5000 $ pour la taxe ! »

Le lancement du concours se tenait justement dans l'un de ses vastes locaux vides et à louer depuis plus d'un an.

M. Sergakis dit avoir réclamé à l'arrondissement du Sud-Ouest « un congé de taxes d'un an pour les commerçants ». Cette mesure, croit-il, serait plus efficace pour éviter les faillites.

Le concours, qui prend fin en janvier, bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal, de l'arrondissement du Sud-Ouest dans le cadre du PR@M-Artère en chantier et de la Caisse Desjardins du Sud-Ouest de Montréal.