La cadence des mises en chantier d'habitation a connu une reprise en novembre, faisant grimper sa tendance sur six mois à un sommet de près de 10 ans, a indiqué vendredi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

La société d'État a précisé que la construction de logements collectifs à Toronto avait été une des principales forces derrière cette hausse d'activité.

En novembre, le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier d'habitations s'est établi à 252 184, en hausse par rapport à celui de 222 695 enregistré en octobre.

Dans les centres urbains, les mises en chantier de logements collectifs se sont chiffrées à 175 016 unités, en hausse de 16,9 %, tandis que celles de maisons individuelles ont gagné 7,5 % pour atteindre 60 396 unités. Les mises en chantiers d'habitations dans les régions rurales ont été estimées à 16 772 unités.

Selon l'économiste en chef de Marchés mondiaux CIBC, Avery Shenfeld, la taille de l'augmentation était «stupéfiante», mais elle «n'était pas aussi en contradiction avec les autres indicateurs du secteur canadien de l'habitation qu'on pourrait le croire».

«Les ventes de maisons ont ralenti, mais avec les constructeurs qui se concentrent sur les copropriétés mises en chantier bien après que la plupart des unités soient achetées, il va falloir attendre un certain temps avant qu'une baisse d'activité dans les ventes entraîne une baisse du nombre de grues à l'horizon.»

La tendance des mises en chantier d'habitations, soit la moyenne mobile de six mois de leur nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé, s'est chiffrée à 226 270 en novembre, comparativement à 216 642 en octobre.

La cadence annualisée et désaisonnalisée des mises en chantier en Ontario a grimpé à 95 741 unités en novembre, par rapport à 57 916 unités de tout genre en octobre.

L'économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan, a noté que la tendance de novembre avait été lourdement influencée par la construction de logements collectifs à Toronto.

Même si les récentes ventes immobilières de la grande région de Toronto ont diminué d'une année à l'autre depuis que la province a mis en place une série de politiques visant à refroidir l'ardeur du marché, M. Dugan ne voit pas beaucoup de signes de construction excessive à Toronto «en raison de la baisse des stocks de logements collectifs achevés et non écoulés et de la forte demande».

L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, a estimé que l'Ontario était en voie d'atteindre le cap des 82 000 mises en chantier en 2017, ce qui serait leur meilleur niveau depuis 2004, a-t-il souligné.

Des progressions mensuelles ont aussi été observées dans les régions de l'Atlantique et des Prairies, en opposition aux déclins du Québec et de la Colombie-Britannique, mais M. Porter était généralement optimiste dans son évaluation, même celle des provinces qui sont davantage à la traîne.

«L'activité en Colombie-Britannique a retraité en novembre, mais la province devrait tout de même connaître son année la plus vigoureuse depuis 1993», a noté M. Porter dans une note à ses clients.

«Le Québec a reculé en novembre, mais est toujours en voie d'avoir une solide année (la meilleure depuis 2012) avec l'amélioration des conditions de la demande.»

Quant aux provinces atlantiques, elles demeurent «stables et discrètes» pendant que l'Alberta voit son activité de construction prendre du mieux - «bien au-dessus de son plancher de 2016, mais aussi en deçà de son sommet (...) d'avant le choc pétrolier de 2014.»