Si vous espériez une accalmie dans les prix pour devenir propriétaire, vous risquez d'attendre longtemps, selon une étude publiée jeudi.

D'ici 2019, les prix augmenteront en fonction d'une fourchette variant de 13 à 25 %, indiquent les plus récentes prévisions de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

C'est au minimum deux fois plus que la croissance annuelle moyenne des prix observée de 2013 à 2016, qui était d'environ 2,5 %.

Ces prévisions ont été établies en tenant compte d'une hausse des taux hypothécaires. Dans le scénario pessimiste, le taux sur 5 ans serait de 6,20 % en 2019. Un scénario plus jovialiste place le taux sur 5 ans à 5,20 %. Le taux sur 5 ans affiché est actuellement de 4,99 %, chez Desjardins.

Cette hausse de prix de 13 à 25 % vaut pour toutes les catégories de logements confondus : plex (2 à 5 logements), condos, maisons en rangée, maisons jumelées et maisons unifamiliales détachées.

La hausse de prix des plex et des maisons unifamiliales pourrait être encore plus spectaculaire, prévient l'organisme fédéral en matière d'habitation.

« La maison unifamiliale et le plex devraient demeurer fortement à l'avantage des vendeurs d'ici 2019, créant une forte pression sur le prix de ces habitations. » 

- Société canadienne d'hypothèques et de logement

Le dynamisme de l'économie montréalaise nourrira la demande d'habitations sur le marché de la revente. Le nombre de transactions suivra une tendance haussière : de 42 100 à 46 800 transactions en 2018 et de 42 200 à 48 700, en 2019.

L'emploi doit progresser de 3,7 % en 2017, puis de 1,4 % en 2018 et de 1 % en 2019. Dans les derniers mois, les nouveaux emplois ont été occupés principalement par les 25 à 44 ans, cohorte qui correspond à 60 % des acheteurs de logements.

Du côté du neuf, l'action ne manquera pas. Il se construira de 19 000 à 22 000 logements en 2018 et de 19 000 à 23 000 logements en 2019, toujours selon la SCHL. Pour 2017, le total tourne autour de 20 000 logements.

Plus de huit nouveaux logements sur dix seront des logements collectifs : locatif et copropriété. Une partie du locatif se concentre dans les résidences pour personnes âgées, démographie oblige. La construction de logements locatifs conventionnels, qui se porte bien depuis trois ans, continuera de gagner des parts de marché. 

« Une proportion de ces projets chercheront d'ailleurs à attirer une clientèle de baby-boomers. Certains de ces derniers arrivent en effet à une période de leur vie où ils pourraient décider de vendre leur propriété et de changer de mode d'occupation », écrit la SCHL.

Conséquence : le taux d'inoccupation des logements remontera à 4,4 % en 2019, taux qui signifie que le marché locatif favorisera les locataires dans leurs négociations avec les propriétaires.

Le taux de propriété fait du surplace

Six Québécois sur dix sont propriétaires, selon les données du dernier recensement. Ce taux demeure le plus faible parmi les provinces canadiennes et il fait du surplace à 61 % depuis 2011, déplore l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ). « Depuis plusieurs années, l'APCHQ demande que des mesures pour favoriser l'achat d'une première propriété soient mises en place. Malheureusement, aucune mesure réelle n'a été instaurée et le constat est on ne peut plus clair : l'inaction a fait en sorte que le Québec est demeuré bon dernier au Canada pour le taux de propriété », affirme François-William Simard, vice-président, Développement stratégique et communications de l'APCHQ.

6,20 % : hypothèse d'un taux hypothécaire d'une durée de 5 ans en 2019

23 000 : nombre de logements construits en 2019, selon le scénario le plus optimiste